Nous’aut’ les gars d’la marine, on est couillus, bourrus et ventrus !
Mais surtout, on fourre.
La mailloche, ça sert à ça, à fourrer les câbles en acier qui tiennent les haubans et tout l’restant !
On commence par arranger le fil de ligne à thon sur la mailloche et avant de commencer le fourrage, on épisse (à l’aide du gros épissoir) la ligne à thon dans le câble en acier et on le graisse avec une bonne dose de suif qu’on limande avant de l’opérer.
Si vous comprenez pas tout, dites-le moi.
Donc, on a not’ câble en acier, on le tartine de suif puis on limande le tout avec des bout de draps usés limandés (c'est-à-dire découpés en longues lamelles qu’on dispose par-dessus le suif avant de fourrer à l’aide de la mailloche.
Pour terminer le boulot, on courbe la partie fourrée du câble en acier et on retient les deux parties par un fil de fer en acier qu’on enroule autour des deux parties et qu’on serre grâce au minahouêt (manche à fourrer).
Faut toujours débuter par un amarre portugais parce que si vous faites un amarre classique les deux bouts vont tourner avec le minahouêt.
Pour cacher le lien en acier, on le recouvre d’un bonnet turc (espèce de nœud de matelotage décoratif) fait dans une chute de ligne à thon.
Si vous voulez une démo, faudra venir sur le chantier de restauration de la chaloupe Sainte-Bernadette à Honfleur (classée monument historique).
Le maître d’œuvre, c’est Yves Capard, un gars bourru mais très sympa, pédagogue et expérimenté qui fait un véritable travail de restauration en traitant le gréement comme dans le bon vieux temps, le temps où la chaloupe était utilisée dans l’estuaire de la Seine pour la pêche (1926).
L’association « La chaloupe » de Honfleur s’occupe de l’entretien et de la restauration de la Sainte-Bernadette (cliquez).
Voir aussi des tableaux de la chaloupe peinte par Olivier Fisher (cliquez).