Dimanche 13 février 2011.
Nous rentrons d’une manifestation qui s’est déroulée au théâtre du casino de Deauville dont le sujet était : « l’amour » .
Retenez bien le thème, vous comprendrez mieux notre désarroi !
Oui, je sais, je ferais mieux d’éviter les lieux cuculs …. Mais nous avons été accueillis par ma collègue Aurélie qui nous a placés dans une baignoire (je venais de prendre ma douche, mais elle n’a rien voulu savoir …).
Oh ! la vache, ce spectacle !!!
En vedette américaine, nous avons eu droit à C. Lelouche qui nous a fait son numéro « dernier amour » … mais lui, au moins, il a condensé son verbiage inutile.
Ensuite, on nous a imposé Pierre Bergé qui nous a lu pendant trois longs quart d’heure l’oraison qu’il a écrite pour son amant mort d’un cancer. C’était long …… mal écrit … mal lu …. CHIANT ! … mais chiant …. Avec ses histoires de Maroc, de Normandie, de maison ici, de Datcha là-bas …. Et le génie d’Yves Saint Laurent ….. bien méconnu ce génie, bien obscure, bien chiffonnier … Cette fausse blonde dont était enamouré P. Bergé, se réfugiait du monde cruel et brutal dans des chiffons de couleurs qu’il assemblait avec une aiguille et du fil …. Vraiment pas de quoi en faire un conte des milles et une ridicules .
Et puis ce déballage, cet étalage indigne et vulgaire …. Ça rime à quoi ?
Ne peut-il garder pour soi ses émois ?
A-t-il besoin, absolument de partager avec nous, pauvres innocents, ses frasques sexuelles, ses déviances ineptes (si j'ai bien compris son propos, il faisait venir des gonzesses pour participer à leurs panpans !) et ses dépenses somptuaires pour sa cocotte imbécile pour laquelle il lâchait des millions pour se constituer des collections aussi vaines que futiles ?????
D’autant que ce petit pédé est mort d’une maladie platement ordinaire, un cancer, comme tout l’monde !
J’espère que ma mort, au moins, sera plus spectaculaire !
Après ce torrent de sentiments guimauves et vinasses, deux zigotos (une dame et un monsieur qui n’ont pas dit leurs noms) sont venus lire les derniers échanges entre Piaf et Cerdan …. C’était nul à chier, plus nul encore que Bergé … d’autant que ces fallacieux lecteurs avaient pris soin de corriger les fautes de Marcel, ce qui fait qu’on ne reconnaissait plus son style boxeur écrivant avec ses gants …
Là, mon épouse m’a dit : « et si on s’en allait ?»
Je lui ai répondu spontanément : « Je pense qu’on a essuyé le pire … voyons la suite … »
Une dame très moche et très mal habillée est alors arrivée avec un petit missel dans une main, un document broché dans l’autre et quelques feuilles disposées sur un lutrin.
Là, je me suis dit : « putain ! si cette conne ne me fait pas rire dans les 30 secondes, on se tirent ! »
Elle nous a lu une lettre de 1671 de Beaumarchais (un marchand de boudin qui faisait les marchés de son temps …) …. Je commençais à remuer sur mon siège …. Mais quand elle a annoncé une lettre de Verlaine à Rimbaud ……. Trop, c’est trop …..
J’ai hurlé : «Rendez-nous Roumanoff, Roumanoff … l’amour c’est pas la nécrophagie, l’amour c’est la joie et le bonheur, c’est le partage, les extrasystoles, l’adrénaline, les tissus conjonctifs mouillés, les bouches sèches, puis trop humides, les yeux hors bite … orbites …. Dehors, quoi !!! et tout ça tout ça …. Mais pas ces trucs ampoulés et ratatinés !»
Et nous nous sommes pris la main pour rentrer dans nos chers pénates !