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Cuisine littéraire - Page 2

  • Yfig - Le fantôme du château de hurle aux loups. Comédie burlesque.

    Pièces en 3 actes de 3 scènes chacun.

    Durée 1h30

    4 h

    4 f

    Voix off et fantôme

    5 personnages simultanément sur scène.

     

    Le héros de cette comédie burlesque est un fantôme qu’on ne voit presque pas mais que, singulièrement, on entend.

    Ce fantôme erre dans les arcanes du château de hurle aux loups, semant une terreur effrayante parmi les visiteurs non avertis.

    Refusant obstinément de porter son suaire (drap) il finit par s’enrhumer … ATCHOUM !

    Le médecin appelé au chevet du fantôme renonce et prévient le curé qui vient pour l’extrême onction et l’exorcisme …

    Ayant lamentablement échoué, ils préviendront, en désespoir de cause, la police qui délègue son plus fin limier sur les lieux : l’inspecteur chef  DVDP (David Van den Prout).

    Toutes ces âmes bien intentionnées contrecarrent en fait les projets d’un  gîte hanté de la duchesse veuve et propriétaire du château.

     

    Rassurez-vous … tout finit bien ! Et les rires sont garantis du début jusqu’à la fin !

  • Monsieur iPidi dit que les psys sont des diables qui entrent par les fenêtres ….

     

    Mais par où diantre ressortent-ils ?

     

    En l’occurrence, ma dernière pièce de théâtre (dernière scène du dernier acte à écrire) ... a pour héros un fantôme.

    Bien entendu, on ne le voit pas .... ne soyez pas stupides !

    Mais .... chose plus que surprenante .... on l'entend ....

    Ah! la magie du théâtre ... on ne dira jamais assez tout le bien que procurent les artistes se démenant comme des diables pour retenir le public sur son siège ....

    Paraît qu'à Avignon les gens sont debout et peuvent voir 36 spectacles en même temps ... ça doit être pour ça qu'ils n'en retiennent aucun !

    De toute façon les intermittents jamais contents font une grève perlée comme mes pets (vous avez remarqué que je parle beaucoup de pets en ce moment ?) ... du coup ... les spectacles sont en dents de scie (si vous trouvez le rapport entre les pets et la scie, je vous offre le voyage de votre vie ... 1 nuit à Gaza).

     

    Je crois qu’iPidi a un petit coup de fatigue …. Il confond les psys et les rayons du soleil … si rares !

    Hier, prenant mon courage à deux mains et de l’autre le volant, nous sommes allés nous faire piquer.

    Oui, c’est une pratique courante dans nos sociétés évoluées … nous allons régulièrement chez des gens mal famés qui pratiquent la ponction sanguine à des fins peu avouables de détection de maladies graves dont on meurt mais qui leur permet de s’en mettre plein les fouilles (du fric, pas du sang) ! *

    *cet intermède est destiné aux générations futures qui liront mes chroniques comme on boit un bon vin ou un excellent whisky (Ah ! les mots !) et qui n’en croiront pas leurs antennes lectrices quand ils apprendront les méthodes barbares avec lesquelles nous sommes traités aujourd’hui.   Faudra que je vous parle de mes visions du futur … mais on a le temps …

     

    Donc, nous voilà à faire la queue comme à la supérette pour nous faire sucer la vie.

    Après une interminable attente … incroyable le nombre de personnes qui se font traire le sang … c’est enfin mon tour.

    Je demande à l’infirmière si je dois me mettre à poil ?

    Elle me répond que je peux me contenter de retrousser ma manche.

    Je lui fais la gueule !

    Elle me fait une clé au bras gauche, me met un truc qui me serre les biscoteaux et commence à me frapper le creux du bras sauvagement en m’excitant ainsi :

    « Ne rentrez pas vos veines … serrez le poing … plus fort … »

    Moi, je ne vois rien car je suis déjà à demi-inconscient la tête tournée vers le mur du fond …

    « Aïe ! »  et je fais un bond olympique !

    La salope !

     Elle vient de m’enfoncer une pointe de 120 dans le creux du bras et elle m’engueule :

    « AH ! C’est malin ! vous avez bougé, je vous ai raté, faut que je recommence … »

    En mon for intérieur, je me dis qu’elle est gonflée de m’attribuer tous les torts … mais comme nous ne sommes pas mariés ….

    « Bon ! tournez-vous donnez-moi l’autre bras ! »

    Je m’exécute docilement avec ce sentiment de culpabilité qu’ont les êtres charitables.

    Je peux admirer l’autre mur du fond.

    Je me motive en me disant que plus vite ce sera fait, plus vite ….. ce sera fini ! Je serre le poing, les dents, les fesses et tout l’restant !

    Elle recommence son manège, me frappe vigoureusement le creux du bras, me frotte énergiquement avec un coton dégoulinant de formol (ou de je ne sais quoi) … et …

    « Aïe » hurle-je dans ma tête ! Mais je n’ai pas bougé ! elle ne pourra pas m’inculper !

    (je fais un court aparté … vous êtes au courant pour la clique de l’UMP ?  Vraiment abjectes ces gens là !)

     Elle ne dit rien, preuve que je suis innocent.

    Mais par contre … elle pousse sur l’aiguille pour la faire rentrer …. Ouille ouille ouille …

    Et puis paf …. La seringue ressort …. Elle la re-rentre aussitôt …. Mais elle rechigne tant et si bien qu'elle finit par se retirer définitivement (l'aiguille).

    Vampirella va !

    Elle enlève l’élastique de mon bras, pas de sa culotte et entame des recherches approfondies de veines sur mon bras endolori.

    Elle semble avoir trouvé quelque chose … élastique …. Coton dégoulinant … claques sur mon bras … et

    « Aïe »

    La guêpe (mais pas la taille … je veux pas être méchant, mais elle n’a pas que les os sur la peau … euh … c’est bien comme ça qu’on dit, non ?)

    « Bon ! ça ne va pas du tout, on va essayer avec l’autre bras. »

    Ma parole, elle me prend pour une poupée vaudou !

    Si ça continue elle va finir par me demander de me foutre à poil …. Comme si on n’avait pas pu commencer par ça !

    « Vous comprenez, vous êtes trop tendu, il faut vous détendre, respirez et tout ira bien ! »

    Elle me prend pour un jobard, en plus … comment se détendre quand on est transpercé de partout ?

    Je me motive en me disant … ouais … je l’ai déjà dit …

    Elle refait son cinéma …

    « Aïe » …. Tient ! Elle ne bouge plus !  Est-ce moi ou elle qui est tombé dans les pommes ?

    Pas du tout !

    Elle me dit

    «Ça  y’est ! »

    Ensuite, elle me scotche des bouts de coton partout sur les bras pour cacher les trous qu’elle m’a fait !

    Et je sors du gourbi … la tête haute, le regard au loin sur la chaîne des Pyrénées, la démarche assurée du poivrot  zigzaguant …

    Vivement la prochaine prise !

     

     


  • 29 et 30 mai, 1er juin 2014 … HTC (Honfleur Tout Court) 6ème Festival du court métrage.

    La cérémonie d’ouverture et les projections auront lieue dans le cinéma Henri Jeanson

    Et le pot d’ouverture ainsi que la cérémonie de clôture  dans les greniers à sel (Rue de la Ville) .

    32 films ont été retenus sur 800 proposés. (Depardieu a été recalé)

    3 prix seront remis lors de la clôture.

    Le premier prix est doté d'une aide complète à la réalisation d'un moyen métrage ( matériel, lieux, décors, montage, post prod ...) d'une valeur d'environ 100.000 €.

     

    Pour acheter un passe : (Office de Tourisme de Honfleur) http://www.ot-honfleur.fr/

    Demandez le programme : http://www.honfleurtoutcourt.com/page/weekend

    Bon week end à tous !

     

     

     

    nouvelle-prise-pour-le-festival-du-court-metrage.jpg

     

  • SCOOP ! à Bassan, une troupe d’amateurs fait un tabac monumental en jouant des scènes d’une pièce de théâtre d’Yfig !

    Un psy peut

     

    en cacher un autre

     

    enfin mis en scène pour la première fois !

     

    J’ai reçu un message ... suivi d'une conversation téléphonique d'une dame très sympathique et dynamique metteur en scène qui réside dans un petit village non loin de Béziers et qui me demande d'autres saynètes.

     

    Elle a monté et fait jouer 5 saynètes (sur 10) de ma pièce :

    "un psy peut en cacher un autre"

    devant 200 personnes (vous pourrez vérifier la véracité de cette information avec le lien vers le Midi Libre plus bas …).

     

    La salle a beaucoup ri et beaucoup apprécié. Certains ont même eu l’audace de critiquer en disant que c’était trop court ou pas assez long ….  Non mais !!!

     

    Ils rejoueront ce spectacle en septembre et octobre (avec une saynète en plus) dans d'autres petites communes mais la troupe me sollicite déjà  pour d'autres textes ...

     

    Je vais leur  envoyer des sketchs de 

     "tata Baluchon" ....

     

    Et j'attends qu'elle ait mis sur internet des photos et des vidéos extraites du spectacle ... dès que je les reçois je vous tiens au courant avec une seconde chronique sur ce même sujet.

     

    Elle dit que grâce aux vidéos et aux rires éclatants des spectateurs, les autres associations se battent pour obtenir le spectacle  ....  ils ont même refusé le Zénith de Béziers ... pas assez de places !  (bon … ça c’est pas vrai mais j’ai bien le droit de rêver !)

     

    On peut dire que j'aurais vraiment commencé tout en bas, sans le moindre piston, sans relation, sans rien  .... mais bon .... à partir du moment où le public en redemande, même si c'est dans un bled perdu au milieu de nulle part du Languedoc Roussillon ... moi, j'en suis fier ! (J’espère que la troupe ne prendra pas ombrage de cette dernière remarque si jamais ils tombent dessus car je m’associe totalement à eux en qualité d’inconnu dans son trou perdu !!!)

     

    C'est pas à Honfleur qu'on verra ça avec tous les trouducs qui ont pris la culture en otage et qui font des spectacles minables pour des spectateurs indigents !!!  :)

     

    Ce n'est qu'un début ... je continue le combat ....

     

    Ils ont pris, me dit-elle, un véritable perroquet pour jouer le rôle du perroquet et c'est quelqu'un en coulisse qui parle pour lui et dit la réplique devenue immortelle : "espèce de salope !"

     

    Moi, madame, j'exporte la culture Normande jusqu'au fin fond de la France très profonde pendant qu'à Honfleur on se gargarise des auteurs pédants et tristes !

     

    Faut aussi que j'écrive la suite des dialogues à la noix .... je suis débordé !!!!!!!   MDR !!!

     

     

    Ci-dessous le lien vers l’article du Midi Libre par Geneviève Forasiepi :

    http://www.midilibre.fr/2014/03/05/les-habitants-de-bassan-pourrait-chanter-dans-la-vie-faut-bassan-faireeee,830594.php

     

    Les habitants de Bassan pourraient chanter : "Dans la vie faut Bassan faireeee"!

     

     

    Bon ... maintenant que je suis devenu un auteur incontournable du paysage culturel de la France profonde, je dois avouer que je suis très fier de figurer parmi les auteurs inconnus lus.

    Ben oui !

    Quand on sait les difficultés qu’il y a à se faire lire …. On apprécie mieux l’exploit !

     

    Vous me connaissez, l'humilité est mon humus, le lit de feuilles de mes textes qui n'intéressent personne et forgent à la fois le froment et le composte de l'avenir de la culture de la France ...

     

    Les petits enfants apprendront par cœur "le mot nu"  (c'est Edmond (prof de lettres à la retraite) qui me l'a prédit) ... les plus vieux auront les lèvres pendues aux seins généreux de tata Baluchon et les caïds ne jureront que par DVDP ....

     

    C'est comme ça, on n'y peut rien .... les premiers  ministres se suivent et se succèdent .... les présidents  président dans le vide ... et mes conneries me survivront si Allah Jéhovah Bouddha et tata Baluchon le veulent bien !

     

    En conséquence, je vous le dis en vérité ... je vais me coucher avec bonheur et le sentiment du devoir accompli !

     

    Poils au zizi !!!!!!

     

  • 3. Dialogues à la noix dans la salle d’attente !

     

    3. Dialogues à la noix dans la salle d’attente !

    Bon ! il faut savoir faire contre mauvaise fortune bonne figure !
    J’ai donc fait mon plus beau sourire au téléphone en appelant le psy qu’un ami m’a indiqué comme étant spécialiste des causes perdues de mon espèce. Il est par ailleurs « expert auprès des tribunaux » ce qui est une preuve irréfutable d’équilibre psychique et intellectuel.
    Moi : « Allô ! ?»
    Le Psy : « Allô ! ? »
    M : « Vous êtes bien le docteur Chabraque ? »
    LP : « Vous êtes bien au cabinet du docteur Chabraque, je suis sa secrétaire. Que puis-je pour vous ? »
    M : « Je souhaiterais parler au docteur Chabraque. »
    LP : « Mais certainement, je vous propose lundi à 14h, c’est à prendre ou à laisser ! »
    M : « Je prends »
    Et en mon for intérieur, je me dis en aparté : « Si je peux pas y aller on pourra pas dire que je n’ai pas essayé ! ».

    J’ai donc pris un RTT et le lundi, je me pointe au cabinet du docteur Chabraque.
    C’est une belle villa de trois étages en pierres de tailles meulières (comme la truite éponyme). Elle est ornée de colombages (pans de bois) en chêne peints en vert SNCF et Les volets en frêne sont peints de rouge.
    Elle est plantée là, si haute avec sa toiture pentue de tuiles rouges en plein milieu d’un parc arboré et on y accède par longue une allée blanche de gravillons de Saint Omer.
    Puis on gravit sept marches pour accéder au perron couvert d’une verrière du XVIIIème siècle donnant sur une grande porte ferronnière à double vantaux vitrés.
    Sur le côté droit de la porte, une grande plaque en cuivre jaune sur laquelle est gravé :

    Docteur Chabraque
    Psychiatre
    Ex interne des hôpitaux de Monaco
    Diplômé en acupuncture
    Diplômé en médecine générale
    Diplômé de la police scientifique de Los Angeles
    Diplômé des prisons de Memphis (Tennessee)
    Diplômé en scrabble et mots croisés
    Marc de café, tarot, osselets et viscères de vigognes


    Franchement, ça vous fiche un de ces frissons toutes ces compétences réunies en un seul et même homme !
    On se dit qu’on va sonner à la bonne porte … si on la trouve … la sonnette …
    Mais, comme par magie et sans qu’on ait rien à entreprendre, la porte s’ouvre.
    Une grande femme nue sous sa blouse blanche, les tétons en batterie, les lèvres rubicondes et les dents blanches comme de l’ivoire, blonde comme les épis de blé avant la moisson, les yeux bleus, les paupières bleues, les cils noirs et longs comme des poils de chameau, battant comme un métronome tous les dix centièmes de seconde …
    Forcément, vous restez là, les bras ballants, la tempe claquante, la respiration haletante, le regard perdu dans le bleu de ses yeux, les mains moites et les jambes flageolantes (sauf si vous êtes hermétique à l'esthétique !).
    Elle, professionnelle et habituée à faire cet effet là sur les hommes, s’efface et vous invite à entrer puis à la suivre jusqu’à la salle d’attente.
    Elle est pleine (la salle d’attente).
    C’est une pièce rectangulaire assez grande avec une table basse au milieu sur laquelle diverses revues s’étalent languissantes. Les murs sont ornés de sérigraphies usées représentant des squelettes et des cadavres.
    D’un rapide regard circulaire on peut comprendre que les gens qui sont là ne sont pas comme tout le monde.
    Une femme a tourné sa chaise pour s’asseoir le dos tourné à la salle. Certains ont la tête baissée, d’autres se cachent derrière un journal ou un éventail … il y a une dame âgée qui tient une cage sur ses genoux. La cage contient un perroquet gris et vert du Gabon, de ceux qui sont des plus loquaces.
    Un vieux monsieur chenu a sous sa chaise un lévrier couché en chien de fusil.
    Soudain, la porte de la salle d’attente s’entrouvre et l’infirmière secrétaire accoucheuse passe sa tête blonde bleue pour annoncer :
    « Le docteur est arrivé ».
    La porte se referme sur une espèce de murmure qui court comme une rumeur en faisant tout le tour de la salle d’attente.
    Puis le silence revient. On entendrait une mouche se faire violer !
    La dame qui tourne le dos à la compagnie s’exprime comme dans un souffle :
    « C’est qui qui commence ? »
    La dame au perroquet annonce :
    « Il y a un nouveau. »
    Le perroquet répète :
    « Un nouveau » sur un ton nasillard.
    Il s’ébroue et un nuage de poussière envahit la cage avant de se répandre.
    Le lévrier lève sort la tête d’entre ses pattes puis la remet.
    J’éternue, sous l’effet de la poussière.
    « AAAAAATTTCCCHHHOOUUMMM !!! »
    Tous :
    « À vos souhaits ! »
    La porte s’entrouvre et l’infirmière multi cartes passe sa tête polychrome pour demander :
    « Madame Lamaison ».
    Une dame cachée derrière son éventail se lève sans montrer son visage et sort de la pièce.
    La dame qui tourne le dos :
    « Celle-là, elle est irrécupérable, elle croit qu’elle est espagnole alors qu’elle est née à Dunkerque d’un père allemand et d’une niçoise. »
    Le monsieur qui a le lévrier sous sa chaise :
    « C’est pas à vous de donner des leçons aux autres, quand on se prend pour une diva on se tait ! »
    La dame qui a un chapeau avec des oiseaux vivants attachés par les pattes :
    « Les divas c’est juste bon à se coucher sur un divan ! »
    Un monsieur qui se cache le visage derrière le Canard Enchaîné du 11 août 1975 (le journal est à l’envers mais on arrive quand même à en lire des bribes) :
    « Le divan du docteur est vieux et déchiré, il sent le tabac froid et le dégobillé, moi, je prends toujours une couverture avec moi pour m’y étendre ! »
    La dame qui a le dos tourné se lève puis se rassied :
    « Vous ne m’aurez pas avec vos stupides provocations, je ne chanterai pas, pas aujourd’hui ! »
    Le chien se lève, va à la chaise de la dame qui a le dos tourné et lève la patte sur un des pieds … La dame qui a le dos tourné lui crie :
    « Dégage de là sale cabot, va pisser sur ton maître ! »
    Un long silence s’installe pendant que le sale cabot retourne se coucher sous son maître.
    J’en profite pour jeter un coup d’œil circulaire plus circonspect.
    Nous sommes sept. Une chaise est vide, celle de madame Lamaison.
    En sus de moi-même, les six autres sont tous plus bizarres les uns que les autres.
    La dame qui nous tourne le dos voûté les cheveux gris sale, les épaules couvertes d’un vieux pull marron côtelé à mailles larges fait comme une tâche sur sa chaise. Elle se situe juste en face de moi ce qui fait que je ne peux même pas voir son profil.
    Elle me fait tant penser à tata Baluchon que je lui garde ce surnom.

    En tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, à ma droite un vieux monsieur à la barbe courte, aux gros sourcils broussailleux blancs sur des yeux caves aux minuscules orbites, des lèvres charnues et brunâtres, un front rabougri le tout sur un cou quasi inexistant.
    Je le surnomme illico « le vieux singe ».
    Sous sa chaise, un lévrier afghan qui pue comme une vieille négligée.

    La dame qui est à sa droite est plus ou moins cachée à mes yeux, mais je peux la voir un peu en me penchant en avant en arrière. Elle n’a pas de visage, il est caché sous un foulard bleu pâle. Elle porte un gilet gris en laine et une robe ou une jupe, je ne sais trop, en tissus moiré qui lui descend le long de ses jambes croisées jusqu’aux chaussures plates noires.
    Elle, je lui attribue le pseudo de « Mamma ».
    Sur ses genoux le perroquet du Gabon dans sa cage.

    À ma droite 90°, non loin de la porte, un petit monsieur sans âge qui lit son journal à l’envers : le Canard Enchaîné du 11 août 1975. Il ne bouge pas, seul le journal tremblote faisant un bruit incongru comme le vent dans les feuilles mortes d’un orme. Sous son pantalon crème on devine des jambes anémiées. Il les tient bien serrées et ses pieds chaussés de pantoufles ne touchent pas terre.
    « C’est peut-être un enfant ? » me dis-je en douce.
    Seuls ses petits doigts noirs boudinés serrant maladroitement le journal trahissent sa couleur.
    Je lui donne donc le surnom de « pygmée ».

    À ma droite à 45° et à la droite de la dame qui nous tourne le dos, une dame qui a un chapeau avec des oiseaux vivants attachés par les pattes. De temps à autre, un oiseau cherche à s’envoler, mais il retombe inexorablement sur le chapeau en jurant comme un charretier mal embouché. L’un des trois oiseaux pend lamentablement sur le bord du bibi, tenu par une patte attachée. De temps à autre il est pris de soubresauts alors la dame lève la main pour le remettre sur le chapeau mais il ne tient jamais bien longtemps.
    Je lui accorde le doux nom de « pervenche »
    Le lévrier susurre sans même se donner la peine de lever le museau :
    « Si c’est pas malheureux ! ».
    Je sursaute un peu, histoire de marquer le coup, mais sans plus.

    Personne ne semble avoir prêté attention à la remarque du lévrier.
    Je demande au singe :
    « Il s’appelle comment votre chien ? »
    C’est le chien qui me répond :
    « Ata-Truc ». Personne ne moufte !
    Je continue et termine mon tour de salle en lorgnant vers la dame élégante qui est à ma gauche à 315° et à gauche de la dame qui a le dos tourné.
    Elle est roide sur sa chaise, engoncée dans un grand manteau sombre, le cou entouré d’une fourrure naturelle de bichon. Son visage anguleux est plâtré de fard, ses petits yeux chafouins disparaissent sous de lourdes paupières lestées de pâte épaisse qui coule jusqu’à ses cils courts noircis au khôl de Monoprix. Son nez évoque Pinocchio et son chapeau Don Quichotte.
    Je l’appelle « la fée Carabistouille » parce que ça rime avec citrouille.
    « Et toi, tu t’appelles comment ? » Me demande le chien.
    « Yfig »
    Le singe tance son chien : « Tais-toi Ata-Truc, ne dérange pas le monsieur ! ».
    Moi : « Mais il ne me dérange pas. »
    « Laisse tomber ! il ne parle pas aux étrangers ! » Me répond le klébar.
    Tata Baluchon, qui nous tourne le dos, m’interpelle :
    « Vous êtes là pourquoi, monsieur Yfig » … et elle dit ça avec une espèce de dégout perceptible dans sa voix, surtout sur le ‘monsieur’.
    A ce moment un oiseau tente de s’échapper et retombe sur le chapeau avec un grand :
    « MERDE ! ».
    Moi : « Je suis venu consulter le psy parce que j’entends les objets, les légumes, les animaux … parler. »
    Le pygmée me lance d’une voix de basson :
    « Et en quoi ça gêne ? »
    Moi : « Oh pour tout plein de choses ! »
    La fée Carabistouille parle d’une voix suraigüe sans bouger les lèvres, un peu comme une ventriloque :
    « Comme ? »
    « Eh bien, par rapport aux autres, je passe pour un dingue. »
    La pervenche s’en mêle :
    « Passer pour un dingue aux yeux des fous, ça n’a pas d’importance. »
    Le lévrier se grattant le cou :
    « Faut pas prêter attention aux humains ordinaires, ils n’ont rien dans le crâne, tout ce qui n’est pas comme eux, banal, les horripile et les rend racistes ! »
    Le perroquet ajoute, pendu tête en bas à un barreau :
    « L’homme est un animal qui s’ignore, il ne parle pas avec les autres animaux parce qu’il est imbu de sa soi-disant supériorité mais dans le fond c’est le plus con de nous tous ! »
    Après un silence éloquent, je tente un timide :
    « Il y a un autre inconvénient majeur … »
    Tout le monde se tait. Le journal tremblote plus fort. Le chien fait un pet malodorant mais en harmonie avec sa puanteur naturelle. Le perroquet s’épouille, tata Baluchon renifle bruyamment et Pervenche remet l’oiseau qui pend sur son chapeau. La fée Carabistouille se lève et prend une revue de mode sur la table basse et se rassied en silence.
    Moi : « Ça ne vous intéresse pas de savoir ? »
    La voix de la Mamma se fait entendre pour la première fois. C’est une voix d’outre tombe, une voix glacée comme un iceberg qui vous donne des frissons jusque dans les tibias :
    « On le sait déjà. »
    Vlan !
    Je me renfrogne et garde pour moi mes extrapolations.
    Au bout d’un moment, tata Baluchon demande :
    « Lafleur, vous avez fait des progrès depuis la dernière fois ? »
    J’attends de voir qui est ’Lafleur’ !
    Le vieux monsieur que j’ai surnommé ‘le singe’ ouvre enfin la bouche. Sa voix est solennel, sourde, lente, avec des pointes d’accents aigües qui me font penser à des baïonnettes :
    « Affirmatif ! Le docteur fait du bon boulot, bonne tactique, fine mouche et Scaramouche. »
    Le chien : « Ouah ouah … gaaaarde à vous ! »
    « Merci monsieur le ministre de la défense. » Les congratule tata Baluchon.
    Tata Baluchon : « Et vous monsieur Mamadou Pape Ben Jamal Al Arabia, mon cher ministre de l’économie, qu’en pensez-vous ? »
    La Pygmé lui répond de derrière son journal :
    « Un peu cher, monsieur le président, mais ça vaut le coup si on tient compte du retour sur investissements ! »
    Monsieur le président ! ? voilà la tata devenue un monsieur !
    Le président : « Et vous madame la ministre de l’écologie ? »
    La Pervenche avec son chapeau aux oiseaux lui répond :
    « Certes, ça manque un peu de vert mais le respect de la nature est présent, nul ne peut le nier ! … surtout dans le jardin ! »
    Le président : « Madame Pouzzi, ma très chère ministre de la jeunesse et des sports, vous avez bien un avis ? »
    La Mamma se fend d’un généreux : « Euh …. »
    Et le perroquet du Gabon la soutient d’un : « On a connu mieux …. Mais c’était plus cher ! »
    Ça n’a pas l’air de faire plaisir au président qui se mouche très bruyamment !
    Le président : « Il ne reste plus que vous, madame la ministre de la culture qui n’ayez pas donné votre point de vue ! »
    La fée Carabistouille se lève, solennelle et constipée : « Comme disait Jean-Patrick Valesoleil, ‘les prix du carburant suivent souvent la courbe des produits minéraliers qui dépendent de l’extraction en mer du Nord avec la dimension subséquente de l’anthropomorphisme périculaire circonvulatoire des instituts de conservation des arts séculaires.’
    Et je suis du même avis ! »
    Le président : « Ouais ! Pas la peine de se demander pourquoi je vous ai mise à la culture ! Au prochain remaniement, je vous mets à l’agriculture ! »
    Le chien se lève, s’ébroue et dit : « Jean-Patrick Valesoleil est un con ! »
    La fée Carabistouille lui rétorque : « C’est celui qu’il l’dit qu’y est ! »
    Le président : « Je suis bien déçu, je ne vous entends pas parler de l’emploi ! ».
    Le pygmée : « C’est Lamaison la ministre du travail. »
    Le président : « L’emploi est l’affaire de tous, c’est la priorité des priorités je veux créer une commission chargée de trouver de nouvelles voix contre l’emploi pour le travail et le chômage. »
    Le pygmée : « Vous voulez dire contre le chômage et pour l’emploi ! »
    Le président : « Au lieu de faire le malin, débloquez-moi des crédits pour ma commission anti-chomedu ! »
    Le pygmée : « Où voulez-vous que je trouve l’argent, les caisses sont vides et l’écologie nous empêche d’exploiter nos mines de protoxyde d’azote ! »
    La Pervenche ministre de l’écologie avec son chapeau aux oiseaux lui répond : « Vous vous croyez drôle avec votre gaz hilarant (*) ? »
    Le président : « Vous n’avez qu’à prendre l’argent des militaires qui ne servent à rien en temps de paix ! »
    Le singe : « Prenez garde que la Russie ne nous fasse le coup de la Crimée, vous savez bien que les slaves ont le sang chaud et le vin mauvais. Dépouiller la défense c’est livrer la France aux convoitises des tyrannies. »
    Le pygmée revient à la charge : « De toute façon, vous savez bien, monsieur le président, que le patronat préfère que l’État paie le RSA aux inactifs plutôt que de leur donner du travail qui coûte plus cher à cause des cotisations sociales, des RTT et des congés payés. »
    Le président : « ce n’est pas faux, mais il faudrait que les patrons paient le RSA plutôt que le gouvernement. »

    Vous vous imaginez bien que je suis dans mes petits souliers, je me demande de quoi il retourne, si c’est du lard ou des cochonnailles ?
    La porte s’ouvre le la blonde bleue appelle : « Monsieur Yfig »
    OUF ! Sauvé par le gong, par la blonde peroxydée aux yeux bleus cérulés.



    (*) le protoxyde d’azote est aussi appelé gaz hilarant.

  • scénario court métrage : une visite amusante de Grenoble (Isère)

    Faut bien passer le temps !!!

                                                                               
                                                                               
                                                                               
                                                                               
              Cast List:                                                       
                                                                               
                                                                               
              VINCENZO                                26                       
                                                                               
              SECOND TOURISTE                          7                       
                                                                               
              LA DAME                                  4                       
                                                                               
              PREMIER TOURISTE                         4                       
                                                                               
              TROISIÈME TOURISTE                       3                       
                                                                               
              LES TOURISTES                            3                       
                                                                               
                                                                               
                                                                               
                                                                               
                                                                               
                                                                         
                                                                               
       1      EXT.JOUR  PLACE SAINT ANDRÉ                                      
                                                                               
              Au pied de la statue de Bayard                                   
                                                                               
              Une petite troupe de touristes attend son guide ils viennent     
              de sortir du restaurant où ils ont bien bu et mangé. Ils         
              sont dissipés et dispersés.                                      
                                                                               
              Vincenzo arrive en retard, les mains dans les poches. Il va      
              haranguer les visiteurs pour les rassembler pour la visite.      
                                                                               
                             1    VINCENZO                                     
                        Hello ! Hello ! M’ssieurs dames,                       
                        approchez-vous, je suis votre guide                    
                        ...                                                    
                                                                               
              Les touristes se regroupent en s’interpellant les uns les        
              autres ...                                                       
                                                                               
                             2    PREMIER TOURISTE                             
                        Ben vous êtes en retard, ça fait                       
                        dix minutes qu’on attend !                             
                                                                               
                             3    VINCENZO                                     
                        Oui, mais vous n’allez pas le                          
                        regretter.                                             
                                                                               
                        Bon, tout le monde est là ?                            
                                                                               
                             4    LES TOURISTES                                
                        Oui oui oui on est là, on est tous                     
                        là !                                                   
                                                                               
                             5    SECOND TOURISTE                              
                        Ah non, moi je suis pas là ah ah ah                    
                        !!!                                                    
                                                                               
                             6    VINCENZO                                     
                        Mesdames messieurs et les autres,                      
                        je me présente, je suis Vincenzo                       
                        votre guide et je vais vous faire                      
                        visiter notre charmante ville ...                      
                        ou en tout cas une partie ... parce                    
                        qu’elle est grande !                                   
                                                                               
                        Dites-moi ! Vous avez bien mangé,                      
                        au moins ?                                             
                                                                               
                             7    LES TOURISTES                                
                        Oh Oui, c’était bon, très bon ...                      
                                                                            
                                      
                                                                               
                             8    PREMIER TOURISTE                             
                        On a mangé un gratin Dauphinois                        
                        délicieux !                                            
                                                                               
                             9    VINCENZO                                     
                        Bon !                                                  
                                                                               
                        Je vais commencer par vous parler                      
                        de Grenoble à ses origines qui                         
                        remontent à l’antiquité au temps où                    
                        Grenoble s’appelait ’Cularo’ moins                     
                        50 ans avant Jésus Christ. Cularo a                    
                        été construite par des Gaulois,                        
                        c’est à dire des Celtes appelés les                    
                        Allobroges ...                                         
                                                                               
              il est interrompu par un touriste ...                            
                                                                               
                             10   SECOND TOURISTE                              
                             (rigolard, goguenard)                             
                        ça veut dire quoi Cularo ?                             
                                                                               
                             11   VINCENZO                                     
                        Ne vous inquiétez pas, je ne                           
                        laisserai rien dans l’ombre, je                        
                        vous dirai tout et même plus si                        
                        affinités ... mais ... il ne faut                      
                        pas ... m’interrompre, OK ? !                          
                                                                               
                             12   LES TOURISTES                                
                             (En chœur)                                        
                        OK !                                                   
                                                                               
                             13   SECOND TOURISTE                              
                             (fait la gueule)                                  
                                                                               
                             14   VINCENZO                                     
                        J’en étais où ? ... Ah oui, Cularo                     
                        ... Eh bien, tout à l’heure, nous                      
                        verrons un vestige de l’enceinte                       
                        romaine construite en 290 après                        
                        Jésus Christ, rue Lafayette.                           
                                                                               
                        Un siècle plus tard, Cularo devient                    
                        Gratianopolis pour définitvement                       
                        s’appeler Grenoble au XIVéme                           
                        siècle.                                                
                                                                               
                        Avant de quitter cette place, je                       
                        tiens à vous faire remarquer cette                     
                        statue qui est celle de Pierre                         
                        Terrail, le chevalier « Sans peur                      
                        et sans reproche ». Issu d’une                         
                                                                               
                                                                      
                                                                               
                                  VINCENZO                                     
                        famille de petite noblesse, Bayard                     
                        est page à la cour de Charles 1er                      
                        avant d’être appelé au service des                     
                        rois Charles VIII, Louis XII et                        
                        François 1er. ........ Allez, on                       
                        avance un peu, on va se dégourdir                      
                        les jambes ...                                         
                                                                               
                             15   TROISIÈME TOURISTE                           
                        Monsieur Vincenzo, s’il vous plaît,                    
                        ne marchez pas trop vite, nous                         
                        sommes âgés et perclus !                               
                                                                               
                             16   VINCENZO                                     
                        Ce qui ne peuvent pas marcher                          
                        peuvent rester là, nous finirons la                    
                        visite ici.                                            
                                                                               
              Quelques touristes râlent, certains cherchent un banc ou         
              quelque chose pour poser son cul.                                
                                                                               
              Les autres partent tranquillement vers ailleurs.                 
                                                                               
              Vincenzo avance vers la rue Hector Berlioz, sans se rendre       
              compte qu’il sème ses visiteurs, il est en train de parler       
              dans le vide avant de se rendre compte qu’il est seul.           
                                                                               
                                                                               
                                                                               
       2      EXT.JOUR  QUITTANT 
    LA PLACE SAINT ANDRÉ 17 VINCENZO Sur votre gauche, la collégiale Saint André et au dessus, le remarquable campanile de la collégiale Saint André, sur votre droite le théâtre et sur votre gauche l’ancienne tour romaine de Grenoble ... (regardant derrière lui ... il s’arrête et les attend) Mais ... c’est pas vrai ! Allez, allez, macte animi, un peu de nerf ! (une fois regroupés) regardez, ce vestige romain ... et en haut, là-bas, vous voyez, ça s’appelle une échauguette ! Une dame est surprise ... 18 LA DAME C’est romain les échauguettes ? 19 VINCENZO Non, c’était pour voir si vous écoutiez ! FONDU ENCHAÎNÉ 3 EXT.JOUR AU BOUT
    DE LA RUE BERLIOZ Vincenzo s’arrête et attend que les traînards les ai rejoints. 20 VINCENZO Regardez (Il montre la montagne et le téléphérique) Vous voyez la montagne ? Eh bien nous avons un adage qui dit : "Quand on voit le haut de la montagne, c’est qu’il va pleuvoir ... quand on ne voit plus le haut de la montagne, c’est qu’il pleut !" Quelques touristes complaisants rient à la blague .... mais ... 21 SECOND TOURISTE Et Cularo ... ça veut dire quoi ? 22 VINCENZO Je vous ai promis de vous le dire et je vous le dirai ... si vous êtes sage ! Suivez-moi, nous allons nous mettre à l’ombre de ces arbres et je vais vous parler un peu de Grenoble ... 4 EXT.JOUR À L’OMBRE DE GRANDS ARBRES
    PARC DE LA VILLE Tout le monde (ce qu’il en reste) se regroupe autour du guide. 23 VINCENZO Il faut que je vous narre la légende de Lucius Munatius Plancus VINCENZO qui prétend qu’en mai 43 avant JC, venant de Lyon qu’il a fondé, il aurait construit en un jour un pont sur l’Isére là où se trouve aujourd’hui la passerelle Saint Laurent pour attaquer et conquérir la ville de Cularo. 24 SECOND TOURISTE Et ça veut dire quoi Cularo ? 25 VINCENZO Vous, quand vous avez quelque chose dans la tête ! Une fois la ville conquise, les habitants durent payer des impôts à Rome. En 379, L´empereur Gratien transforme le vicus de Cularo en cité qu´il baptise Gratianopolis. Son nom se transformera par la suite en Graignovol puis Grenoble après que l’on y eut associé le mot noble en référence au roi de France, propriétaire du Dauphiné. La ville fut rebaptisée Grelibre à la révolution mais reprendra son nom actuel sous Napoléon..... Allez, promenons-nous un peu et traversons l’allée du parc de la ville ... FONDU ENCHAÎNÉ 5 EXT.JOUR AU BOUT DU PARC DE LA VILLE
    (RUE BRESSIEUX) Vincenzo attend que le groupe se réunisse autour de lui. 26 VINCENZO Je vais vous parler des personnalités grenobloises. Nous avons vu tout à l’heure la statue du chevalier Bayard. Jacques de Vaucanson inventera le métier à tisser au XVIIIe siècle qui fera les grandes heures de Grenoble comme plus tard la houille blanche ... 27 PREMIER TOURISTE (interrompt le guide) Monsieur, monsieur ... 28 VINCENZO Oui ? 29 PREMIER TOURISTE C’est quoi la houille blanche ? 30 VINCENZO L’électricité, celle produite par les barrages, d’où le nom de houille blanche par opposition à la noire. Bon je reprends où j’en étais ... Le 23 janvier 1783 Henri Beyle voit le jour à Grenoble ... Henri Beyle, ça vous dit quelque chose ? Les touristes se regardent interrogatifs quand soudain, une dame s’exclame : 31 LA DAME Ah oui, je crois que c’est Alexandre Dumas ! 32 VINCENZO (estomaqué embarrassé) Ben ... non, Alexandre Dumas, c’est Alexandre Dumas et Henri Beyle il est plus connu sous le nom de Stendhal ... vous savez bien ... la chartreuse de Parme .... le rouge et le noir ... 33 SECOND TOURISTE ... et Cularo ! 34 VINCENZO (ignore la remarque du touriste) Au XIXe siècle naîtra à la côte Saint André Hector Berlioz le grand compositeur de musique. Puis, à la fin du XIXe siècle ce sera le tour de Champollion de naître. C’est lui, vous vous souvenez, qui déchiffrera les hiéroglyphes grâce à la pierre de Rosette. 35 LA DAME Et Alexandre Dumas, il est né où ? 36 VINCENZO Pas à Grenoble ! Par contre, le triple médaillé olympique Jean-Claude Killy, oui ! ... Allez avançons un peu ... (Il tourne les talons et s’en va vite pour ne pas répondre à la question de la dame) FONDU ENCHAÎNÉ 6 EXT.JOUR AU BOUT
    DE LA RUE BRESSIEUX Vincenzo attend comme toujours que les touristes se rassemblent. 37 VINCENZO Nous voilà arrivé place Grenette, la plus ancienne et la plus fréquentée place de Grenoble. Parlons un peu de Grenoble de nos jours ... Savez-vous, par exemple, que Grenoble est la ville la plus plate de France en plein milieu des montagnes ? ... Stendhal disait : "au bout de chaque rue une montagne". C’est une agglomération de près de 500.000 habitants comptant trois universités (avec plus de 60 000 étudiants), une école internationale de management, neuf écoles d’ingénieurs, plusieurs centres de recherche publics et privés, tournés notamment vers les nouvelles technologies (synchrotron, MINATEC, LETI). La plupart de ces organismes de recherche sont concentrés au nord de Grenoble dans ce que l’on appelle le polygone scientifique ... 38 SECOND TOURISTE Et les petites femmes, elles sont où ? 39 VINCENZO (ignore la question) ... et c’est à Grenoble qu’ont été organisés les 40e jeux olympiques en 1968. La ville, d’autre part, compte de très nombreux musées dont vous trouverez la liste à l’Office de Tourisme. Vous voyez, maintenant, nous allons aller là-bas, dans la rue Felix Poulat, c’est Notre Dame de l’Espérance, mais je veux vous montrer autre chose, juste en face ... 40 TROISIÈME TOURISTE C’est encore loin ? On a mal aux pieds ! 41 VINCENZO Vous pouvez rester là, si vous voulez, on vous prendra en revenant. 42 TROISIÈME TOURISTE Bon d’accord ... Germaine, tu restes avec moi ? Vincenzo s’en va les autres suivent. FONDU ENCHAÎNÉ 7 EXT.JOUR AU 5 DE LA
    RUE FÉLIX POULAT Le reste du groupe (ceux qui n’ont pas abandonné la visite) se retrouve en face l’église. 43 VINCENZO Voilà, c’est cet immeuble que je voulais vous montrer, on l’appelle "l’immeuble aux éléphants" et les éléphants ont été mis là en mémoire de la fameuse traversée des Alpes par les éléphants d’Hannibal en 218 avant JC. 44 LA DAME Elle n’a pas l’air si vieille que ça cette maison ! 45 VINCENZO (complètement interloqué mais désireux de répondre) Oh vous savez, le maire fait très attention à l’entretien du patrimoine de la ville ! FONDU ENCHAÎNÉ 8 EXT.JOUR PLACE SAINT ANDRÉ Les touristes se retrouvent tous au pied de la statue de Bayard pour reprendre leur car. 46 VINCENZO Eh bien mesdames et messieurs, la visite est terminée, vous allez pourvoir rentrer chez vous et j’espère que vous reviendrez à Grenoble. Je vous remercie de ne pas oublier le guide. Quelques touristes glissent une pièce dans la main de Vincenzo. Au moment de partir, il apostrophe une dernière fois le groupe : 47 VINCENZO Au fait, j’allais oublier ... Cularo, ça vient du gaulois et le mot existe encore aujourd’hui dans le patois du Dauphiné. ’Courla’ veut dire ’courge’. Au revoir tout le monde ! (il part en leur faisant des signes de la main (wave) ) FIN

  • Dialogues à la noix de Saint Jacques !

    J’arrive au restaurant : « le bigorneau », fameux resto de fruits de mer sur la corniche sud de Honfleur.

    Vous le connaissez peut-être ?

    C’est un bâtiment construit sur pilotis qui avance sur la mer (« les pieds dans l’eau » comme on dit dans le reg).

    On descend par un grand escalier en bois vers la partie du restaurant fermée et en traversant cette partie, on arrive sur un ponton en bois dont les pattes sont caressées par les vagues fougueuses qui font un clapotis perpétuel abasourdissant quand la tempête gronde aux équinoxes de novembre.

    Le soir, quand le foehn souffle son souffle chaud et mouillé iodé sur le golf de l’estuaire, la terrasse maritime est éclairée de grands flambeaux rustiques aux flammes dansantes et tremblotantes qui donnent une ambiance ésotérique au ponton sur lequel les tables recouvertes de nappes blanches attendent sagement les panses affamées.

    Chacune des ces tables immaculées est éclairée par des chandelles colorées et aromatisées, ornée de petits vases de fleurs des champs aux fragrances normandes et rurales.

    Au ras de l’eau, au loin, les lumières scintillantes et sautillantes du port du Havre  dansent en cadence avec les feux des navires enluminés sur leur erre et les éclairs du phare de la Hève.

    C’est paradisiaque … et plus si affinités.

    Je trouve une petite table pour deux le long de la rambarde fraîchement repeinte au vernis marine résistant aux UV.

    J’e m’assieds, j’attrape la serviette drap qui recouvre mes cuisses et descend jusqu’à mes godasses, je me sers un verre de château d’eau que j’avale cul sec (par la bouche hè !) et je tape dans la petite assiette en carton à amuse-gueules des pistaches (poils au patriarche) … hi hi hi ! je me fais rire tout seul …. Je suis de belle humeur !

    Dans ce décor de rêve de cinéaste, le client hypnotisé se laisse aller au spleen romantique et oublie la réalité de son compte en banque.

    Les consommateurs s’émulent les uns les autres et c’est à qui commandera le plat le plus extatique, le plus onéreux.

    Comme je suis interdit bancaire, je ne risque pas de tomber dans ces travers pécuniaires lapidaires.

    Après un rapide inventaire de mon portemonnaie qui contient un billet de 5 €, je prends en main le menu pour faire le rapport entre mes moyens financiers et les tarifs pratiqués par le commerçant cinq étoiles (au guide du roublard).

    Foutre dieu !

    Même la bouteille d’eau, article le moins cher de la carte, est à 6 € !

    Que faire ?

    J’ai fini les pistaches et vidé la carafe … je me suis mouché dans la serviette …

    Et si je faisais le coup des toilettes ?

    Je fais semblant d’aller pisser et je me tire en loucedé …

    « Et pour monsieur ? »

    Merde ! le serveur est là avant que j’aie eu le temps de mettre mon plan B en œuvre ….

    « Vous avez choisi monsieur ? »

    « Si vous ne mettez pas la virgule après ‘choisi’, ça change le sens de la phrase » lui rétorque-je docte.

    « Pardon ? »

    « Non, rien, apportez-moi une bouteille de château Libertas, une douzaine d’huîtres de Dunkerque et des bigorneaux de Porto. »

    « Et après ? »

    Le con ! s’il savait que je n’ai que 5 € il n’insisterait pas !

    « Je prendrai votre feuilleté de saint-Jacques de Compostel aux petits harengs de Camargue sur lit de feuilles d’érables du Japon.»

    Il s’en va, cahin, caha car il boîte depuis qu’enfant il s’est fait bouffer une moitié de cuisse par un requin jaune du Maroc.

    Merde de merde de merde me dis-je en aparté mais pas trop fort pour que les voisins ne m’entendent pas et ne s’inquiètent pas de ma schizo !

    Justement, le couple à ma droite, des américains du Montana (je les reconnais à l’accent) sont énervés. Un couple d’Anglais de Manchester vient de s’attabler à leur gauche et ça ne leur plaît pas du tout. Les anglais et les amerlocks, c’est chiens et chats, ils ne peuvent pas se piffer les uns les autres !

    « On était là les premiers » dit la dame « c’est à eux de changer de table … »

    « C’est les plus gênés qui s’en vont » lui répond ex abrupto le mari (un gros gardien de vaches (cowboy) mal embouché).

    Le serveur dépose devant moi un énorme plateau d’huîtres et de bigorneaux sur un trépied en inox luisant comme des pare-chocs de belle américaine.

    L’américaine voisine se lève et ses gros pare-chocs viennent heurter le serveur qui s’en trouve déstabilisé et dans un geste pour se rattraper à quelque chose me renverse le plateau plein de glace, d’huîtres et de bigorneaux sur le thorax !

    Je me lève en sursaut et en criant !

    Le serveur s’excuse vaguement, ramasse tant bien que mal les ingrédients du plateau pour remettre le tout sur le trépied pare-chocs !

    C’est le bazar, les bigorneaux trempent dans les huîtres qui clapotent dans la glace fondue ….

    Je suis si abasourdi que j’en oublie de faire valoir mes droits de client respectable et honnête (jusque là).

    « Tiens ! Tu peux toujours courir pour le pourboire » me dis-je, vengeur, en aparté.

    Faisant contre mauvaise fortune bonne figure, je me tartine de beurre avec largesse un toast qui a échappé au désastre et je chope une huître n’ayant pas trop mauvaise figure ni infortune.

    Je glisse le couteau à poisson sous l’huître pour lui décolleter le pied et …

    « NOONN pitié, ne me décollecte pas le pied, je suis encore vivante, je ne veux pas mourir, pitié, pitié, pitié … »

    De stupeur ébahie je laisse tomber couteau et huître, me lève en tornade et me précipite vers la sortie.

    Je suis intercepté par le serveur qui me colle au mur et me dit dans un souffle si alcoolisé que je tombe saoul sur le champ :

    « Où qu’y va comme ça le client pressé ?  Il a pas payé l’addition ! »

    Je me doute bien un peu que m’a réponse ne le calmera pas mais je n’en trouve pas d’autre !

    Je bégaie :

    « L’huître … elle veut pas … elle parle … elle dit qu’elle ne veut pas être mangée !!! »

    « Oh ! Mais il est très inventif ce petit monsieur ! il a rien trouvé de mieux pour partir sans payé ? »

    « Mais … mais …. Mais je je je vous jure …. Elle parle !!! »

    « Allez, sors ton fric avant que j’appelle la police pour qu’ils te repêchent à la baille ! »

     

    Et la police m’a repêché à la baille !

    Quant à ce salopard de serveur il m’a piqué mon portemonnaie et a empoché mes 5 € comme pourboire !!!!

     

     

    Yfig-honfleur-raw.Jpg

  • Dialogues à la noix !

     

     

    J’avais décidé de mitonner une salade d’endives aux noix du jardin et petits dés de Comté.

    Cette idée saugrenue m’est venue en retrouvant au fond d’un placard planqué une bannette pleine de noix ramassées l’an dernier sous le noyer.

    Dans ces cas là, j’aime à m’installer sur la petite table du salon, le cul dans le fauteuil télé, une écuelle pour collecter les écales posée sur un papier journal pour récolter les éclats éclatés pendant l’éclatement de la noix.

    Vous voyez le tableau … bien entendu, dans ces instants relaxes, je mets la télé en sourdine, en fond sonore si vous préférez.

    J’attrape la première noix et à l’aide un couteau à lame courte mais solide, j’entreprends de l’éventrer afin d’en retirer les cerneaux crémeux délicieux.

    Au moment où je positionne la pointe de mon couteau dans la fente de la noix, j’entends une voix aiguë inconnue m’interpeller :

    La noix (LN) : Hééééééé ! Hoooooo ! ça va pas, nooooonnnnn ! ?

    Moi (M) : ???????????

    Mettez-vous à ma place ! Y’a de quoi tomber de haut, même le cul dans le fauteuil !

    Une noix qui parle !

    M (poussant la pointe du couteau dans l’interstice) : C’est toi qui parle ?

    LN : Aïe ! ça va pas, noooonnnn ! ? ça fait mal, retire ça tout de suite !

    M (à moi-même en aparté mais suffisamment fort pour que la télé entende) : Je dois dormir, faire une sorte de cauchemar ….

    LN (fort) : Aïe te dis-je, retire la lame de mon cul, tu me fais mal non de dieu !

    M (en aparté mais …. ) : Une noix athée ! Elle ne met pas de majuscule à ‘dieu’ !

    LN (crie) : Retire cette lame ou je te …

    M : Tu me quoi ?

    LN : Je te fais un procès pour torture physique !

    M : Mais arrête un peu de déconner, une noix n’est pas un être, c’est une juglandacée oléagineuse, une noix ne parle pas, une noix ça ferme sa gueule …

    Et hop, d’un coup sec, je décollecte les deux partie de coque pour atteindre le cœur tendre et savoureux de la noix.

    LN (elle pousse un cri perçant et douloureux puis se tait).

    M : C’est qui le chef ! ?

    Après avoir soigneusement séparé les cerneaux des coques, je chope une deuxième noix …

    LN (tremblotante comme une feuille morte …) : Noooonnnnn pitié, ne m’éventre pas, je suis jeune, j’ai encore quelques beaux jours à vivre …. Pitié !

    M : Mais c’est quoi ce sketch ?

    LN : J’ai vu ce que tu as fait à Caroline, s’il te plaît ne me fais pas subir le même martyr …

    M : Toi aussi tu vas me faire un procès ?

    LN : Non, non, je ne ferai rien, je ne t’embêterai pas, mais épargne moi, prends plutôt une autre noix, plus vieille qui a le droit de mourir dans la dignité …

    M : Une vieille noix toute rabougrie au goût de carton, c’est ça que tu veux que je mette dans ma salade ?

    LN : Ah ! Parce que tu fais une salade ?

    M : Ben oui, pourquoi crois-tu que j’écale des noix ?

    LN : Mais c’est quoi comme salade ?

    M : Une salade aux noix.

    LN : Y’a que des noix dans ta salade ?

    M : Ah non, les noix ne sont que des ingrédients goûteux qui exaucent le goût suave et légèrement amer de l’endive.

    LN : Mais …. Tu as vérifié que tu avais des endives ?

    M : Tu me prends pour un chicon ?

    LN : Non, pas du tout, mais … je me disais, comme ça, que ce serait bête d’éplucher des noix si tu n’as pas d’endives pour faire la salade, parce que les noix, une fois ouvertes, leurs petits cœurs flétrissent, se racornissent, vieillissent et finissent pas prendre un vilain goût de carton.

    M : Ouaip ! Bouge pas, je jette un coup d’œil au frigo …

    Bien entendu, je retrouve le paquet d’endives que j’y avais mis la veille. Je l’attrape et je l’ouvre. Je saisis une endive et je la passe à l’eau froide pour la laver … lorsque …

    L’endive (L) : Ahhhhh ! C’est froid !

    Non mais ! Vous vous rendez compte ? Une endive qui parle ! Je deviens fou ou quoi ??????

    L : S’il te plaît, arrête, c’est trop froid !

    M (à moi-même, en aparté mais à voix haute et ferme) : Si c’est une blague, elle est de très mauvais goût !!!

    J’attrape un saladier dans le placard, un couteau effilé dans le tiroir et je commence à découper l’endive en lamelles …

    L : pousse un grand cri strident et désespéré puis se tait !

    J’attrape une seconde endive et la place sous le robinet pour la nettoyer …

    L’endive (L) (implorante) : S’il te plaît, ne me fait pas ce que tu as fait à mon amie Julie, ne me découpe pas comme un saucisson, je ne veux pas mourir, je suis trop jeune …

    Je l’interromps …

    M : Tu ne comptes tout de même pas me faire le coup de la noix ?

    L : C’est quoi le « coup de la noix » ?

    M : Laisse tomber !

    L : Pourquoi veux-tu me saucissonner ?

    M : Pour faire ma salade.

    L : C’est quoi comme salade ?

    M : Une salade d’endives aux noix et Comté.

    L : C’est quoi du ‘Comté’ ?

    M : Ben … du fromage.

    L : Et tu as vérifié que tu en as ?

    M : Ah ! Je te prends en flagrant délit de plagiat, tu me fais le coup de la noix !

    L : Et si tu n’avais pas de Comté ?

    Putain ! ça commence à me gonfler !

    J’ouvre le frigo, saisis le comté, éventre le conditionnement et sors le fromage qui s’écrie

    Le fromage (F) : NOOOONNN Pitié, ne me décapite pas, je ne veux pas mourir …

    De surprise, je lâche le fromage.

    M : Nom de dieu de non de dieu !!! C’est quoi ce bordel !

    Je me pince …

    M : Aïe ! Mais c’est dingue, je ne dors pas, c’est fou … oui, c’est ça, je deviens fou …

    Je lance un coup d’œil circulaire tout autour de moi sur 360° sans que mon corps bouge …

    Je suis dans la cuisine, sur le plan de travail le saladier avec le premier chicon, le deuxième repose à côté du saladier, de l’autre côté, le fromage que j’ai laissé tombé … et dans la salle, sur la table basse, le panier de noix et un récipient avec deux cerneaux et une noix sur la table.

    M : (à moi-même …. Etc ….) : Y’a quelque chose qui cloche ! Mais quoi ?

    C’est à ce moment exact que j’aperçois le photophore sur le manteau de la cheminée …

    Je vais à l’âtre, place une bougie neuve et attrape la boîte d’allumette. Je prends une allumette, mais au moment de la gratter, l’allumette s’écrie …

    Allumette (A) : NOOONNN, s’il te plaît, ne me gratte pas, je ne veux pas brûler, pas déjà, laisse-moi vivre encore un peu …

    Bon, là, trop c’est trop !

    Je me pose dans le fauteuil, je ferme les yeux et m’endors.

    Combien de temps ai-je dormi … ?

    Toujours est-il qu’à mon réveil, je me rends compte illico presto que tout est resté en état !

    Les noix sont devant moi et de loin, j’aperçois le paquet d’endives, le saladier et le Comté sur le plan de travail de la cuisine.

    J’attrape la noix …

    LN : NOOONNN pitié, ne m’étripaille pas, je ne veux pas mourir ….

    M (fermement décidé à ne pas me laisser mourir de faim…) : Désolé, ma belle, mais c’est toi ou moi !

    Crac, je la craque, en extirpe les magnifiques cerneaux et attrape la prochaine noix qui hurle …

    LN : NNNNNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN …

    Craque, craque, craque … et que j’étripe, que je décollecte, que je décortique, que j’étête, que je décapite, que je saucissonne …  dans les cris, les hurlements, les sanglots …

     

    Bon ! Où Ai-je mis les échalotes …..

    Au fond du placard, j’entends les échalotes qui sanglotent …

    Les échalotes (E) : non, non, pitié, pitié on ne veut pas mourir, pitié, ne nous épluchez pas …

     

    J’ai pris ma bagnole et je suis allé bouffer au resto … là, au moins, tout est déjà mort dans l’assiette !

     

    Yfig-grenouille-aux-fruits.Jpg

  • Mdoifié le 7 3 2014 / Ô Toi, lecteur fidèle … ou pas ! Visiteur d’un jour, d’une nuit ou de l’infini, toi qui n’a peur de rien car sans reproches, toi qui ceci, cela, blablabla … VOTE POUR MOI !

     

     

    Salut les affreux !

    Merci de voter pour mes titres sur l’académie Balzac (concours qui peut me rapporter un sandwich chez Max D’os et une boîte de chocolats d’Ukraine).

    Pour cela, rien de plus aisé !

    Tu cliques sur le lien, puis tu cliques sur « voter » … et tu peux retourner jardiner.

     

    Merci, oui, merci de ta coopération et de ton esprit d’équipe, si un jour je reçois les chocolats, nous les partagerons, promesse électorale en suce !

     

    07/03/2014

    En fait ! c'était (je m'y attendais) un piège à cons !

    Leur but : faire signer à des "auteurs"(*) des contrats d'édition pourris !

    (*) ils prennent tout le monde du moment qu'ils signent leur contrat qui leur coûtera minimum 75 + 60 euros par bouquin !  (comme tous les autres arnaqueurs de leur espèce !)

     

     

    Les enquêtes de DVDP

     

    LOLOTTE

     

    LUDMILLA

     

    Un raout chez les ploutocrates

  • Nue au milieu de nulle part, elle me regardait prendre ma douche sous un grand baobab banzaï ... sacrée bibiche !

    Je ne sais pas si vous avez vous aussi votre propre technique pour vous endormir, mais moi, je trouve le sommeil en me racontant des histoires .......

    Le truc (vous voyez ce que je veux dire ....)  c'est qu'avec l'endormissement progressif, l'histoire prend des chemins sinueux et abscons.

    Ça commence toujours bien ... une belle histoire bien structurée avec des personnages simples et sensibles, d'aimables jeunes femmes et gentils garçons qui s'attroupent pour venir assister à mes bobards et qui commencent à fondre comme des bougies pour mieux se redresser au fin fond d'une case africaine où veille un vieux hibou à lunettes qui chique une grosse feuille de tabac en jouant du banjo ... et puis le salaud de banquier sonne à la porte de la masure délabrée inondée sous des trompes (ou des trombes) d'eaux vaporeuses comme des choux à la crème trempés dans le potage de potiron ....

    Je vous fais grâce de la suite qui est à l'encan.

     

    Bon ! D'habitude, c'est comme ça.

    Mais là, pas de bol, j'ai un rhume carabiné .... impossible de jouer la partition, les notes gigotent en tous sens et les instruments sont tous à vents .... la galère !

    Bon ... à une autre fois, là, je vais m'envoyer des cachets d'efferalgan et des gouttes pourries dans le tarbouif !