Notre très affable bon président Nicolaï Tsarkovitch 1er justifiait, dans un récent colloque télévisuel, qu’il faut des riches. (nous appellerons cette affirmation ‘P1’ pour Postulat 1)
Les riches, disait-il en substance, sont nécessaires à la Nation car ils garantissent nos investissements et notre développement en plaçant leur fric dans des affaires juteuses qui donnent du travail aux travailleurs et des dividendes aux actionnaires boursicoteurs.
Bien ! Actons de ce postulat qui affirme que les riches représentent la force vive de la Nation, son sang bleu, la noblesse de l’Etat et notre meilleure garantie contre les aléas financiers imprévisibles et cabots.
Cependant, par cette gracieuse justification, il postule obligatoirement son corollaire :
« Les pauvres sont indispensables à la Nation. » (Nous donnerons à ce second postulat le doux nom de ‘P2’)
Sans entrer dans le détail, le bon sens populaire élémentaire vous le dira :
S’il n’y a que des riches il n’y a plus de pauvres et s’il n’y a que des pauvres il n’y a plus de riches. Monsieur de Lapalisse, en son temps, n’eut pas mieux dit !
Les pauvres, donc, permettent aux riches d’exister quand les riches réclament toujours plus de pauvres afin de rester ou, mieux, développer leur statut de riches.
Je l’écrirai, personnellement sous la forme algorythmique suivante :
If P1 > P2
Then P2 = P1
Else P1 = P2
End if;
La question sur laquelle notre très aimable dictateur ne s’attarde pas est : « faut il plus de pauvres pour plus de riches ou pour que les riches soient plus riches ? »
Et pour cause !
Cette question, en effet, est très épineuse !
If P1<P1’
Then P2’ > P2
Else P2 = P2’
Else if P2 > P2’
Then P1 > = P1’
And P2 = P2’
End if;
Tentons, si vous le voulez bien, d’apporter quelques éclaircissements à ce dilemme.
Pour ce faire, dressons le portrait d’un pauvre puis celui d’un riche.
Le pauvre :
Le pauvre n’a jamais d’argent sur lui ni sur son compte en banque.
Il vit à crédit et ses revenus sont principalement constitués de subsides qu’il perçoit de l’Etat sous forme d’allocations familiales et/ou de chômage et/ou de fin de droits, de revenus minimum ou de retraite précaire.
Certains pauvres travaillent.
Ils occupent des emplois que les riches ne sauraient tenir.
On peut les voir sur des chantiers ou sur des navires ou dans des commerces minables tels les bureaux de tabac loto tiercé bar brasserie du commerce, les boulangeries, les pharmacies, les boucheries … etc ….. (veuillez compléter la liste par vous-même).
En tout état de cause, la rémunération du pauvre est diaphane.
Il ne sait pas se vendre et accepte volontiers des salaires de misère sous le fallacieux prétexte qu’il est heureux d’avoir du travail.
Bien entendu, le pauvre raisonne comme un pot de chambre et s’auto dévalorise car il ne comprend rien aux délicats mécanismes de l’économie.
Le pauvre vit dans des lieux infâmes, dignes, la plupart du temps, de porcheries. Il n’a aucun confort et se voile la face en regardant la télévision dans laquelle il peut voir les riches et les envier sans pouvoir les toucher.
Le pauvre, s’il joue aux courses de chevaux, n’a pas les moyens de posséder son propre haras avec des chevaux racés et lustrés.
Sa voiture, quand il en a une, est une automobile gourmande en énergie et entretiens, assurée à prix d’or, qu’il doit faire contrôler régulièrement parce qu’on ne peut avoir confiance dans les pauvres et dangereuse à conduire.
Les pauvres s’agglutinent sur les autoroutes une fois par an et s’y entretuent gaillardement car ils n’ont pas les moyens de voyager dans leur propre avion.
Le pauvre est un être abjecte et repoussant.
Il travaille avec ses mains qu’il a toujours sales et les efforts qu’il fait dans son métier le couvrent de sueur qui se colle à ses vêtements, les mouille d’exsudat et ces sécrétions imprègnent le pauvre d’une puanteur abominablement écoeurante.
Le pauvre ne fait aucun effort pour s’arranger ni pour améliorer son quotidien.
Le pauvre est alcoolique et joueur, il dépense son maigre pécule dans des jeux idiots qui le ruinent.
Notez, au passage, que même si on donnait plus d’argent à un pauvre il n’en serait pas plus riche puisqu’il dépenserait tout en jeux imbéciles.
Les pauvres font des mariages de pauvres mais qui les endettent pour dix ans.
Ensuite, certains, plus kamikazes que les autres, s’endettent pour vingt cinq ou trente ans pour l’achat de leur porcherie qu’ils finiront par perdre soit aux jeux soit parce qu’ils ne seront plus bons ni pour le travail ni pour le chômage et qu’ils n’atteindront pas l’âge fatidique de la retraite qui se débine sous leurs yeux un peu plus chaque année, repoussée par le gouvernement aux calendes grecques.
Le pauvre n’a qu’un seul mérite : celui de mettre en valeur les riches.
Le Riche :
Le mot s’écrit avec une majuscule car le Riche est le descendant direct du Noble.
Il en a les vertus et l’argent qu’il n’a pas besoin d’aller chercher car l’argent vient à lui sans qu’il ait à se déplacer.
Le Riche sent bon les parfums onéreux, il a une dentition parfaite et des cheveux soyeux et bien entretenus.
Le Riche peut aller partout (sauf dans les porcheries des pauvres) sans avoir à demander une quelconque autorisation à qui que ce soit.
Il se déplace dans des yachts ou dans des jets privés.
Le Riche est d’un naturel élégant, il est très bien vêtu de beaux habits riches en textile, en couleurs et en poches.
Il parle avec beaucoup de componction en utilisant des mots choisis qui n’irritent pas les oreilles et n’ont ni l’arrogance ni la véhémence des mots des pauvres qui parlent sans vergogne de révolution, d’anarchie, de grève (OUHHHHH ! le vilain mot !), de congés (et puis quoi encore … ?), de télévision et de foot …. Etc ….
Le Riche, lui, est instruit. En tout cas, il est bardé de diplômes très rares qu’il est obligé d’aller acheter dans des pays lointains qui ont des universités renommées et dispendieuses (mais le Riche s’en fout car il a les moyens !).
Le Riche n’a pas besoin, comme le pauvre, d’apprendre quoi que ce soit car l’argent remplace avantageusement l’érudition.
De toutes façons, le Riche possède des bibliothèques bien documentées de livres inutiles et d’incunables de grande valeur financière.
Le Riche est généreux, il donne aux petites sœurs des pauvres qui ont la lourde responsabilité de redistribuer aux pauvres méritants (qui sont rares – c’est pour ça qu’elles ne peuvent donner plus).
Le Riche dort dans la soie. Il y pète aussi car le Riche a, malheureusement, une constitution physique proche du pauvre mais sans les désagréments liés aux travaux de force et autres inconvénients inhérents aux insuffisances médicales.
Lorsque le Riche se trouve acculé aux troubles des intestins, il a à sa disposition un lieu d’aisance particulier entrenu par une pauvre spécialement dédiée à cette tâche ingrate mais valorisante de nettoyage des toilettes.
Le Riche n’a qu’un seul point faible : il a besoin du pauvre pour être riche.
Nous pouvons, à présent, répondre à notre fameuse question : « Faut il plus de pauvres pour plus de riches ou pour que les riches soient plus riches ? »
Grâce aux définitions que nous avons données, il est aisé de conclure que :
Plus il y a de pauvres, plus les Riches sont Riches et si il y a encore plus de pauvres, on peut très bien imaginer qu’il y ait, alors, assez de pauvres pour qu’existe plus de Riches.
Ainsi, ces explications donnent raison au gouvernement Tsarkoziste :
« Il faut générer le plus de pauvres possible si nous voulons qu’il y ait plus de Riches plus riches. »
If P1’ > P1
Then P2’ > P2
End if
Ainsi, aussi, nous comprenons mieux la politique Tsarkoziste qui consiste à hypothéquer les vieux en les privant de retraites car ils feront d’excellents pauvres qui ne trouveront pas de travail à partir de 50 ou 55 ans et s’enfonceront dans la misère faute d’un revenu en attendant la retraite qu’il n’atteindront pas car ils se suicideront avant et de facto, leur argent viendra grossir le portefeuille des Riches qui se paieront des dettes des pauvres en leur confiscant leurs porcheries qu’ils revendront au prix fort au nouveaux pauvres cherchant du travail et de quoi se loger.
Cette stratégie du perdant / gagnant est d’une grande perversité, certes, mais elle est aussi d’une redoutable efficacité car le dynamisme qu’elle engendre permet aux vieux de mourir jeunes et aux jeunes de remplacer les vieux qui nous quittent !
Ce brassage présente en outre l’avantage de garantir aux Riches de rester Riches et aux pauvres de rester indispensables.
Bien entendu, cette stratégie explique et justifie aussi le besoin d’immigrés qu’a la France car, comme nous venons de le démontrer, les vieux mourants de plus en plus jeunes, nous serons rapidement en déficit de pauvres !
OR, l’immigration est une ressource inépuisable de pauvres tant que les Riches étrangers resteront solidaires des Riches Français et de ce point de vue, nous n’avons guère de doute.
Vive la France et le Boukistan, vive les futurs pauvres étrangers français et les français Riches de souche !!!!!!!!!!!!!!!!