iPidi nous écrit ( sur son blog ) :
"La poésie - que j'aime - rate immanquablement ses objectifs ; elle veut transformer le temps, l'espace, la matière et elle ne réussit jamais à altérer que les mots !"
exemple :
Dormez, ami ; demain votre âme
Prendra son vol plus haut.
Dormez, mais comme le gerfaut,
Ou la couverte flamme,
Tandis que dans le couchant roux
Passent les éphémères,
Dormez sous les feuilles amères,
Ma jeunesse avec vous.
Toulet
Ben ... faut avouer que c'est très gentil comme petit texte avec sa rime pauvre et son angélisme puritain, son rythme dissonant et ses oxymores.
C'est gentil, ça donne envie de faire la sieste, mais pas du tout l'envie de partir en guerre contre les djihadistes !
Je n'aime pas la 'poésie' de rosière non plus que celle des bienveillants.
On nous a tant fait chier dans notre jeunesse avec ces petites choses mignonnes pleines de bonnes volontés destinées à nous rendre mous et obéissants ... C'est comme cette Marseillaise que d'aucuns voudraient raboter, lisser, araser, polir pour en faire une ballade mollassonne et veule !
La poésie a perdu ses vertus guerrières avec l'avènement de la démocratie des autocrates et autres ploutocrates.
Les éditeurs ne veulent plus entendre et publier que des mots extatiques, pudiques et asexués pour mieux s'accorder au mariage universel de l'humain dévitalisé, déshumanisé.
La rue a fini de faire peur aux politiciens, ils laissent pisser et les enjambent comme on évite les crottes de chiens sur les trottoirs parisiens.
Les journalistes dans leur grande majorité ne sont plus que des psittacidés qui serinent volontiers les nouvelles imposées de l'AFP organe officiel de la propagande des grands partis politique.
Tout va à vau l'eau, suivant les méandres de caniveaux .... tous les caniveaux mènent aux égouts, transbahutant les déchets d’obstétrique ratée faute de lits et de personnel.
Mais qui ferait un poème de ce fait divers ?
Où sont nos Villons, nos Rabelais, nos Rutebuef, nos Auvray et autres Ferré ???
Voilà, tout est dit, les éditeurs, les médias, les institutions et même les bloggeurs s’évertuent par tous moyens à enfermer la poésie dans le ridicule du mignard. (je vous renvoie aux sites et forums dédiés à la poésie .... que des niaiseries !)
La poésie ne se laissera pas faire !
Tremblez oiseux démiurges, les poètes n’ont pas besoin de défiler avec des banderoles dans les rues pour avoir votre peau.