Ce silence qui nous précède
Qui nous succède
Ce silence me hante et m’obsède
Puis vient le tintamarre de nos vies
Qui commence par un vilain cri
Ce bric-à-brac de cliquetis
Ce tohu-bohu de jours et de nuits
Est-ce donc ça la vie
Et à quoi ça nous mène
A la couleur mate de nos insomnies
au bruit chiasseux du réveil
Le même boucan que la veille
Et puis le goût âpre de l’aurore
Annonçant un petit jour encore
Avec ses mots perdus d’avance
A limer nos dents au temps
A cracher au bassinet d’aisance
Nos pensées de pipi rance
Nos pensées faites de l’air du vent
Alors pour conjurer le mauvais sort
Pour annihiler l’odeur de la mort
Et vivre à la va comm’j’te pousse
Avec au coin des lèvres
Cette salive qui mousse
Et au creux de la plèvre
La peur viscérale
Le mal
On rit
On explose de rires
Des milliers d’éclats
On se met dans tous ses états
Tous ces éclats de rire
S’éteindront dans un soupir