Saint Malo
Dans une rue étranglée du port de Saint-Malo
Derrière une porte à deux énormes vantaux
Dans ce bar clandestin aux volets à huis-clos
Il n’y a pas de place pour les simples badauds
Ce soir, tout ce que le port compte de canailles
Se retrouve là pour de gigantesques ripailles
Dans d’épaisses volutes de grasse fumée
On ne distingue rien que le bout de son nez
Tonitruants tempêtant vociférant
Ventripotents claudicants ou même rampants
S’entremêlent marins corsaires racailles
Buvant rotant pissant dans une belle pagaille
Dans la nuit froide les rues sont noires sans éclairage
Embusqués sous un porche attendent les enrôleurs
Que sortent les pochards soûlards et coprophages
Pour les traîner sitôt à bord des voyageurs
A quai les grands vaisseaux se remplissent de vivres
De frets de boissons et de matelots ivres
Enrôlés volontaires pour une longue course
Guidés par la Polaire et aussi la Grande Ourse