allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c'est moi l'homme des cavernes il y a les cigales qui étour- dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l'eau verte des lagunes même noyé je n'aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j'ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traineaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l'alcool de tes seins
allo allo je voudrais etre à l'envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la
allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois
allo allo l'accroissement du cristal c'est toi...c'est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l'aube c'est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l'émail bougé des îles et dans ma tête c'est toi le maguey éblouissant d'un ressac d'aigles sous le banian
Aimé Césaire
Là
où l'aventure garde les yeux clairs
là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau
saison de lait
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois
là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux
là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche
plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève
à rebours la face du temps
là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain
à l'espoir et l'infant à la reine,
d'avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d'avoir gémi dans le désert
d'avoir crié vers mes gardiens
d'avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes
je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant
de la scène ourle un instant la lave
de sa fragile queue de paon puis se déchirant
la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et
je la regarde en îles britanniques en îlots
en rochers déchiquetés se fondre
peu à peu dans la mer lucide de l'air
où baignent prophétiques
ma gueule
ma révolte
mon nom.
Aimé Césaire
Commentaires
Je me suis laissé dire que c'était le chinois la langue du Christ - pas le petit nègre !
Enfin tu vois ça comme tu veux ...
Aimé Césaire était un grand homme, il a toujours respecté la république et les bons blancs.
Il était l'ami de L. S. Sengor. autre grand homme très respectueux des bons blancs.
Je ne serai jamais un grand homme ...... et je n'ai même pas l'excuse de ne pas être blanc !
Quant au respect que j'ai des bons blancs, il tiendrait tout entier dans un mot : "merde" !
Il a dit : "Même le crayon de Dieu n'a pas de gomme !".
A méditer sérieusement...
C'est curieux, quand je ne savais pas que c'était de Césaire, je trouvais ça pas mal, sans plus. Quand j'ai su que c'était de Césaire, je me suis mis à juger ces textes extraordinaires. Est-ce moi qui suis con, ou la gloire qui est arbitraire ? Les deux mon adjudant.
C'est toi, Anne ?
C'est quoi ton rapport au green monkey ?
Singe très bavard !!!!!!
Pour Aimé : ben .... on aime ou pas ! c'est tout !
Mais on ne peut pas dire qu'il prenait beaucoup de risques !
car, J'ai beau chercher, mais je trouve son discours très creux .... un peu comme une sarbacane dans laquelle on crachotte en espérant être original ...... !!!
Colignard Billon ?
J'ai du mal à lire ..... trop de ruptures .... trop de mots orphelins ..... je suis et reste très classique, j'ai besoin de verbes, d'adverbes, d'adjectifs et de liant ..... toute phrase incomplète ou morcelée ne parvient pas à retenir mon attention et je saute ....
faut structurer et organiser le texte, ne pas le livrer en cours de rédaction, le finir, le relire ..... sinon, l'histoire se dilue et se noie dans ses propres brouailles.