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MDH - Mort de Honte -

 

 

samedi 10 janvier 2009

 

Mourir de Honte.

La mort n’est pas drôle, elle n’intéresse personne.

 

Savez-vous qu’elle est, aujourd’hui la maladie la plus honteuse ?

 

Le SIDA ?

Non, le SIDA est pris en charge par la sécu, on vous reçoit avec dignité dans les hôpitaux et on vous traite avec beaucoup d’égards car votre maladie rapporte de l’argent à l’hosto, aux médecins et aux laboratoires pharmaceutiques ; et des recherches sont faites pour y trouver des remèdes.

 

La Chtouille ?

Pas du tout, les maladies vénériennes sont prises en charge par la sécu rapportent de l’argent au système de santé et on en guérit.

 

Les maladies cardiaques, alors ?

Non, pas du tout, vous êtes pris en charge à cent pour cent par la sécu, hospitalisé dès les tout premiers symptômes et traité avec soin, déférence et alacrité.

C’est que votre cœur intéresse la médecine et rapporte gros aux chirurgiens et au personnel médical, vous ne risquez pas de mourir honteux.

 

J’avais bien pensé aux cancers ….. ?

Ah ! Non, certainement pas !

Les cancers se soignent très bien et il y a même des hôpitaux totalement consacrés à cette maladie qui n’a plus rien de honteuse et qui rapporte beaucoup de picaillons aux cancérologues et aux personnels soignants.

 

Je donne ma langue à la petite chatte qui en voudra bien !

 

La mort honteuse, c’est la vieillesse.

Oui madame, oui monsieur.

Mourir de vieillesse est un luxe inacceptable pour notre société.

Celle ou celui qui se meurt sans maladie grave n’intéresse personne, il ou elle n’est pas pris en charge par la sécu ni les mutuelles ni rien d’autre.

La personne âgée est une véritable calamité, une malédiction.

Pensez donc, mourir de vieillesse, quelle idée saugrenue quand il y a tant de maladies qui ne pardonnent pas.

Mais cette petite mort lente qui oblige à de la surveillance et de l’aide … il faut porter la vieille jusqu’aux toilettes, lui faire sa toilette, lui préparer à manger et l’aider à manger et tout ça sans un merci, sans un signe de reconnaissance, juste ce regard vide et las qui ne sait que quémander, quémander un peu de tendresse, un peu d’attention gratuite, quémander le pardon de mettre tant de temps à partir, quémander un mot d’encouragement comme on le fait pour exhorter un bébé à prendre sa bouillie, quémander un réconfort pour supporter la douleur des mains des articulations qui coincent et piquent, quémander un geste de soutien pour remonter l’oreiller.

Ces gestes là n’intéressent personne, ils ne sont pas pris en charge par la sécu et les soins aux vieux ne sont pas valorisants, plus personne ne veut occuper ce rôle, et pour mieux le faire comprendre aux vieux, il n’y a pas de lit.

Pas de lit aux urgences.

Pas de lit à l’hôpital.

Pas de lit en gériatrie.

Pas de lit dans les maisons de retraite.

Pas de lit, pas de lit, pas de lit, pas de lit ….

Au téléphone, toujours la même sentence !

Heureux, encore, qu’on ne soit pas agonis d’insultes d’oser demander si, par hasard, il n’y aurait pas un lit pour accueillir une mourante !

Quand à ceux qui n’ont plus de parents ou qui les ont perdus de vue, ceux là se retrouvent dans un lit dans le couloir de l’hôpital.

Le couloir de la mort, mais pas une mort violente, non, bien plus honteuse cettemort lente, cette longue agonie où le personnel médical vous jette un œil torve et réprobateur :

« Ca va durer encore longtemps ? »

 

Ah ! Si j’étais sénateur, maire, député, conseiller général, préfet, ministre ou président ….

J’en aurais un, de lit …. Car il y a toujours un lit pour les ‘persona grata’ !

On serait aux petits soins pour moi.

 

Mais moi, citoyen ordinaire et loqueteux, j’ai droit au service minimum, une mort sous le regard accusateur des autres, de tous les autres.

Crève, charogne, tu ne vaux rien pour la société, tu as fait ton temps et depuis déjà des années, tu ne sers plus à rien.

Crève et estime-toi heureux qu’on ne t’achève pas !

Mais ça viendra …. L’euthanasie a changée de nom et se décline désormais comme un droit à mourir dans la dignité.

Oui, la dignité !

La dignité de la piqûre, rapide, quasi indolore, propre et sans trace !

Ah que d’économies !!!!!

Ca, ça serait un vrai progrès !

Et c’est certain qu’elle sera prise en charge à cent pour cent par la sécu.

 

Non, ma mort, je veux en profiter comme j’ai profité de la vie.

Je veux la déguster, la siroter lentement, l’assimiler, la laisser me prendre doucement, me donner le temps d’effacer les ans, les mois, les semaines, les jours, les heures et les secondes.

Je veux tout oublier et remettre tous mes souvenirs à la mort.

Je veux avoir le temps de lui donner les noms de mes enfants et petits enfants, le nom de ma femme, le nom de mon ami pour qu’elle les épargne.

Je veux avoir le temps de lui remettre solennellement les clefs de ma maison et la mémoire des lieux et des places.

Je veux que la mort me reprenne ce que la vie m’a donné.

Les plaisirs et les souffrances, les années de travail et les heures de repos, il faut que tout soit effacé.

Je ne veux rien laisser derrière moi qui puisse entraver la marche de la société.

Je veux que les lignes et les mots de mon CV soient absorbés par le papier et que ce papier soit remis à la mort en guise d’hommage et d’allégeance.

Vois, mort, comme je pars inconnu vers l’oubli.

 

Mais pour ça, bordel de merde, il faut qu’on m’accorde le temps de mourir dignement et pas de la dignité d’une aiguille qui ne me laisserait pas même le temps de mourir en me tuant cyniquement.

 

Les milliards qu’on donne aux banquiers vertueux et consciencieux, ne pourrait-on en distraire quelques billets pour accorder aux hommes le droit de mourir autrement que dans la honte ?

 

Pas de lit

Pas de lit …. Allez mourir ailleurs !

 

Où vont mourir les banquiers ?

 

Il n’y a qu’une fois mort qu’on recouvre un peu de dignité …..

car l’on rapporte du pognon aux pompes funèbres.

 

 

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Commentaires

  • Dis donc il est mortel ton post !

    Ceci dit moi cette semaine je me suis payé les doléances d'un type qui avait déposé son bilan sans déposer son bilan pendant une heure chrono alors que je ne lui avais rien demandé et que je venais pour qu'on me trouve du boulot - euh oui ! à 45 ans il semblerait que je cherche du boulot ... - et tout cela dans un foyer pour travailleurs immigrés ...

  • Tu sais que c'est vraiment tuant les malheurs des autres ! Surtout que de tout ce blabla il ne peut rien sortir. On était deux pékins face à une gonzesse que je dois revoir le 20 mars, elle va m'apprendre à faire un CV ça va être rapide : expérience professionnelle néant, en fait j'ai huit ans de ventes sur Internet dans les pattes mais pour les gens qui embauchent c'est comme si c'était rien ! En plus j'ambitionne de devenir surveillant de collège ou de lycée donc qu'est-ce que cela peut leur foutre mon expérience professionnelle ?
    Enfin tout cela va finir en eau de boudin ... je fais semblant pour remplir les cases de mon contrat d'insertion !

    Faisons semblant c'est la morale de notre époque !

  • Que je te fasse rire mon lapin ! Tu sais ce qu'elle me propose, que je contacte l'archevêché ! Sûr avec mon esprit fort ils vont m'accueillir les bras ouverts ...

  • Et l'autre débile, le patron failli qui dit au sujet de mes ambitions d'insertion comme pion : c'est très tendance !

  • Oui que veux-tu, il y a des masos partout ! Heureusement qu'il y a aussi des sados pour satisfaire leurs désirs secrets ...

  • Qué dégel ? Nous ici on est toujours en train de cultiver nos pins nains comme à la Kolyma.

  • Justement ! Le zek doit pas penser...

  • Ici à Rueil on est aussi loin de tout que la Kolyma ! Une lettre partie de Versailles le 5 arrivée aujourd'hui le 12 !

  • Les lettres ont-elles une âme ?

    C'est la question que tout homme de lettres se doit de poser sur la littérature en général et sur son courrier en particulier.

    Ainsi toi, aimable iPidi Sachant Masocher, tu nous invites à cette méditation transcendantale nietschéenne du surmoi épistolaire s'égarant dans les bois entre Versailles et Rueil-Malmaison où les chauffeurs de taxi n'hésitant pas à rouler sur les pieds des piétons rêvasseurs qui s'égarent sur la chaussée quand leurs esprits s'égarent dans les lacets abscons des labyrinthes arcanesques sns passer par la Lorraine et sans sabots ; bois, au demeurant, inhospitaliers comme peuvent l'être ces forêts enchassées entre deux autoroutes surchargées et mortelles.

    Ta lettre égarée, enfin arrivée, apporte les nouvelles d'un autre monde, d'un lieu lointain et perdu où se perdent les poètes oubliés comme s'enfuient les pensées désordonnées de la recherche d'un temps perdu - pas pour tout le monde, mais presque - relevant le col de ton petit pull marin, tu déchires l'enveloppe maculée du goudron parfumé de l'autoroute malveillante d'un côté et des traces de pneus de l'autre côté.

    Que dit cette lettre importante ?

    Nul autre que toi et la personne qui l'écrivit ainsi que le facteur qui l'ouvrit et en raconta les phrases à sa maîtresse qui elle même colporta à sa bouchère qui de bouche à oreille la narra au quartier ce qui fait que tout le monde sait maintenant que cette lettre n'est qu'une vulgaire commande pour un livre que tu as déjà vendu et un CD copié du carmina burana sous la baguette du grand maître Hyppolite Boisansoif !

    Merci, Ô iPidi généreux de partager avec nous ces moments d'intense émotions !

    et que la très ceinte vierge par la petite vérole te conspue mais pas trop non plus car le dégel ne va pas assez vite à mon goût.

    Que le zek te zik et que tout rentre dans l'ordre.

  • Dis donc tu ressembles de plus en plus au Roi-Soleil ! Tu éclaires le Monde par tes raccourcis fulgurants et ta pensée est un luminaire céleste !

    Sache, ô bienveillant Astre, que cette lettre contenait un chèque non signé dont ma banque ne fait nul usage !

    Tu es donc pour moi de plus en plus le pays du Soleil-Levant quoique tu habites au couchant de mes jours.

  • Oui, je travaille mon style à défaut de faire travailler mes méniges.

    J'ai lu 3 pages de Proust ...... ça m'a complètement retourné les neurones .... je suis à leur poursuite ...... comme le maître, lui, poursuivait le temps ..... qui, lui-même, poursuivait le maître qui finit par mourir d'ennui des autres !

    La madeleine, c'est quelque chose !!!!
    Jusqu'à ce qu'on me l'explique, je n'y avais vu qu'une phrase interminable et chiante !
    Mais voilà que tout s'éclaire grâce aux explications de l'inexplicable !!!

    C'est fou ce que d'aucuns voient dans l'invisible et lisent dans le non écrit ..... avec pareille imagination, on peut faire dire la bible à l'almanach Vermot !

    Je me contenterai de lire ce qu'on me donne à lire et d'y voir ce qui m'ait donné à voir tout comme j'écris ce que je pense tout en ne pensant rien de ce que je n'écris pas.

    Quand je te dis que Proust vous met sans dessous dessus ni dessus dessous !!!!

    Allez .... je vais à mon cours de littérature .... j'ai tant à apprendre !!!!!

  • Proust c'est moi !

  • Tu vois, iPidi, je crois qu'il y a du Proust en toi.
    Ta madeleine à toi, c'est tes histoires de généalogie.

    Comment tu t'y prends pour te trouver tant d'ancêtres .... ?

    Mystère et coup d'boule dans l'pif !

    Sur ce terrain là, nous ne nous comprendrons jamais.

    Moi, j'ai ma mère, mon père, mes frères et mes soeurs et basta !
    Après, je peu ajouter la branche de ma femme, mais je ne m'y risque plus .... son oncle étant le cousin du frère de sa grand-mère qui, elle-même est la soeur dur frère du mari de sa mère ..... là, j'ai les neurones qui font des looping dans mon crâne et j'ai les méninges qui sont excitées comme des atomes dans un micro ondes !
    Aussi, je préfère m'en tenir aux quelques survivants de ma propre famille qui ne cesse de se réduire ......

    Et puis, franchement, quel intérêt peut-on trouver à savoir que le cousin Onésime a failli coucher avec la bonne du grnad-père qui se fit épouser par ledit grand-père qui lui fit des petits Bretons qui se sont reproduits à n'en plus finir mais sans jamais s'intéresser aux autres ?

    Tu vois, si on tombait sur un ancêtre intéressant, ça pourrait peut-être altérer mon point de vue ...

    Supposons que ma grand-mère aie trompé mon arrière grand-père avec ce salop de corsaire de saint malo le boursouflé Surcouf .... bon ... j'y consacrerai peut-être quelques heures de celles qu'il me reste à vivre ....

    Mais sans cette motivation .....
    Les simples corsaires sans nom .... bof !

    Allez, je te laisse à tes aïeux, et, je fais le tri de ce que tu écris ... ne relevant que le meilleur !

  • C'était ça ou me bourrer de petits gateaux et finir diabétique ... j'ai préféré grimper dans mes arbres et retrouver l'odeur des noix de coco ancestrales !

    Tu n'as jamais vu dans le métro ou les bus des gens faire des mots croisés ? Bon, ce sont des activités comme les patiences et autres réussites qui servent à passer le temps et à maintenir ses neurones en activité. Le cerveau ne s'use que quand l'on ne s'en sert plus ....

  • Mais bien entendu, tu n'es pas obligé de commencer par le plus difficile, avant les mots croisés, tu peux t'entraîner discrètement sur des mots fléchés !

  • Oui on a chacun nos petits problèmes ... de transits intestinaux !

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