Elle est pas belle la normandie ?
Peut-on encore innover, surprendre, faire preuve de génie ?
Souvent, je me pose cette triste question.
C’est qu’on a parfois la morbide impression que tout a déjà été fait ou découvert.
Y’a-t-il, à l’heure du GPS un morceau de ‘terra incognita’ ?
C’est en débroussaillant l’extrême pointe sud de mon petit lopin que m’est revenue cette existentielle préoccupation.
C’est aussi le point le plus bas, c’est là que se déverse le trop-plein de la mare et c’est la frontière avec le terrain de mon voisin.
Ce petit bout de notre terre a une forme de pointe de flèche d’australopithèque (un peu comme le cortex à Driout quand il se met à se branler l’hypothalamus sur la question des particules corrélées).
Depuis deux ans, je n’avais pas entretenu ce morceau de ‘terra nostra’ et les ronces, les godes, les herbes folles en avait fait leurs choux gras.
Je n’ai pu en dégager que les deux tiers, je n’arrive pas encore jusqu’à la clôture du voisin et je n’ai réussi cet exploit qu’en brûlant les mauvaises herbes et les branches superflues du laurier ordinaire le plus proche.
Le plus étonnant, c’est qu’en nettoyant ce terrain, je l’ai refaçonné et qu’il ne ressemble plus à ce qu’il était avant sa paupérisation.
Oh ! il y a toujours pléthore de cailloux siliceux et le fossé qui borde la haie est encore encombré de ronces résistantes au feu …mais la partie dégagée est si décapée qu’on pourrait la comparer au crâne d’un chauve (je ne cite personne !).
Ainsi, j’ai remodelé un petit bout de terre. De MA terre !
Mais quels droits, au juste, ai-je sur ce morceau de sol ?
J’ai bien l’impression que j’ai surtout le devoir de l’entretenir et un ‘usus’ précaire jusqu’au triste jour de ma mort.
Comme je suis doué d’un esprit particulièrement vagabond (comme les humeurs de Blondin), je me suis demandé s’il était possible de transposer cet évènement à d’autres matières.
J’ai retenu deux disciplines qui me tiennent à cœur :
La peinture et la chanson.
La chanson, c’est facile, car il s’agit de la chanson française par opposition à la chanson anglo-saxonne et si j’écris une chanson sans histoire mais avec des sonorités chantantes, je sais que j’innoverais. Bon ! il y a bien quelques chansonnettes qui s’y sont attelées comme celle de gaston la gaffe : le lavabo et le bidet, mais je parle, moi, de vraie chanson avec des vrais mots sonnants et trébuchants.
Du coup, ça me rappelle que ce site des soi-disant compositeurs où j’ai passé trop de temps m’a enseigné qu’il n’y a plus de grands compositeurs. C’est quand même extraordinaire de constater que dans le monde de la musique, le seul qui soit accepté comme compositeur de talent soit le minable jean michel jarre !!! de la musique synthétique ! tout est synthétique de nos jours et d’ailleurs, la littérature n’a rien à envier à la musique.
Mais, en littérature comme en peinture ou en musique, n’y a-t-il pas comme un embargo sur la création ?
Les valeurs sûres ! Voilà tout ce qui est reconnu et on nous gave des grands classiques et on fait des téléfilms sur des textes de Maupassant, Zola ou Ponson du Terrail (*)
Ou bien, ceux qui occupent le terrain sont absolument minables mais refusent obstinément de céder leurs privilèges à plus doués qu’eux et font en sorte soit de les décourager soit de les spolier.
A moins qu’il n’y ait définitivement plus de créateurs car tout a déjà été fait.
Ou alors, c’est un peu tout ça !
Mais le plus choquant, pour moi, c’est le mauvais goût du public qui ne cherche pas à se révolter contre les états de fait.
En peinture, par exemple, on leur impose (de loin, il est vrai) des œuvres largement subventionnées (tout comme en théâtre et musique …. Et en littérature aussi, j’ai découvert, il y a peu, que certains ‘écrivains’ pouvaient toucher jusqu’à des 20000 euros de subvention par an …. Une piste pour iPidi …. Mais faut montrer pattes blanches !) dont l’intérêt esthétique et culturel est plus que douteux (**)
Entre parenthèses, ça me fait me souvenir de ma demande rejetée de subventions quand j’ai créé mon entreprise : la subvention ne pouvait même pas faire l’objet d’un dépôt de dossier sir l’entreprise avait été créée …. Même si ce n’était que depuis deux semaines !!!
Les subventions sont strictement réservées aux professionnels des subventions …. Que de scandales sous la cendre de l’information attendent un souffle pour les raviver et les faire enflammer …. Ah ! si les journalistes faisaient leur métier au lieu de lêcher les couilles !!!
Fermons la parenthèse !
On me demande souvent (M. Serrault, J. Poiret, R. Devos, P. Dac et F. Blanche, S. Reggiani …. Vous pouvez leur demander, ils vous confirmeront) ce que je ferais si j’étais ministre de la culture ?
Eh bien c’est simple, j’arrêterais, avec effet immédiat toutes les subventions et je reprendrais tous les dossiers …. Je suis certain que j’en éliminerais deux bons tiers pour service inutile à la nation et je redistribuerais cette manne à de véritables organismes et artistes. Cela donnerai un sérieux coup de jeune et ferai surgir de magnifiques talents étouffés par leur indigence financière.
Je conditionnerais toutes les subventions à des cahiers des charges rigoureux et contrôlés tous les six mois.
Je limiterais très sérieusement les productions basées sur les « grands classiques » et je créerais un type particulier de subvention rétroactif pour encourager ceux qui produisent de la culture sans aides.
Je mettrais toutes les délibérations et décisions sur internet et m’entourerait de critiques judicieux.
Nul doute que si ce bon monsieur sarkozy, président de la France Américaine, vient à tomber sur cette note, il me contactera prestement.
Bon ! il pleuvait ce matin, ce qui explique ce billet, mais quelques belles éclaircies vont m’amener à réviser mon emploi du temps et à m’orienter vers une activité plus extérieure.
Je vais peut-être tondre pour emmerder les gazelles !!!
(*) voir mon billet sur l’auteur.
(**) relire mes articles précédents sur l’art, le ministère de la culture et les associations vampires.