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le peuple

  • A quoi ça sert la patrie ?

    Avant, je ne comprenais pas l’existence de frontières ; d’autant moins que je courais le monde (surtout l’Afrique) à grands coups d’ailes d’avion.

    Qu’était-ce donc que cette patrie dans laquelle j’avais eu l’idée bien involontaire de naître ?

    D’ailleurs, « passer la frontière » n’avait strictement aucun sens puisque l’herbe était de la même couleur des deux côtés.

    Bah ! il fallut que j’atteigne l’âge ingrat de 27 ans pour comprendre, enfin, que les frontières avaient un sens économique et que ce sens se traduisait en droits de douane et en frais de conversion de devises ….

    Par contre, impossible d’en saisir aucun sens moral ou philosophique.

    La politique sociale qui consiste à faire payer par les autres les médicaments que prennent les uns et a donner du fric à des tas de fainéants qui ne travaillent pas sous prétexte que ça les fatigue ou que ça les oblige à se lever tôt …. N’est pas constituant de la caractéristique de la patrie puisque ça reste universel !


    Heureusement, les technocrates qui nous conduisent là où ils veulent bien sans nous demander notre avis … ou, plus exactement, sans en tenir compte … ont inventé l’Europe.

    Ils nous ont bien expliqué que l’Europe, c’est notre intérêt … et puis, les frontières invisibles se sont retirées plus loin et la TVA est devenue intra-communautaire et la devise EURO a vu le jour et les dirigeants se sont éloignés dans des « buildings » de plus en plus grands, de plus en plus onéreux et les fonctionnaires européens se sont attribués des privilèges exorbitant (mais bien cachés) et des ‘commissions’ ont pris le pas sur les gouvernements nationaux et décident désormais des normes et autres quotas à respecter et les rédigent en des termes si abscons que même un thésard se sent tout con à chercher à les lire.

    Il y a, dans ces forteresses, des ‘hauts’ fonctionnaires, sortes de princes ou rois dont le sillage est tout emprunt de courbettes et d’obséquiosité ! sans omettre, en retour, une profonde condescendance.
    A les voir, on pourrait croire que ces nobles personnes ne prennent jamais la peine ni le risque de s’asseoir sur une chiotte pour y déposer le fruit de leurs boyaux.

    Leur bonté n’a d’égale que la prodigalité de leurs violents courroux lorsque des manants osent passer outre les lois qu’ils ont édictées.
    Q’un pêcheur odorant se prenne à pêcher la morue dans des eaux non destinées à cette œuvre et les sanctions tombent, pleuvent … comme les amendes qui les accompagnent !

    Mais je me suis égaré, j’ai perdu l’origine de mon billet d’humeur qui porte sur ‘la patrie’.

    Dans quelques semaines, quelques-unes et uns se prendront par la jarretelle pour aller déposer dans une petite boîte prédestinée à cet effet leur bulletin de vote.

    Attention, « électeur » c’est devenu un métier !
    Dans le temps, on était électeur comme on était amateur de bons vins ou de bonnes chères ; mais de nos jours, voter exige que l’on s’informe, que l’on prenne la peine de bien peser les propositions d’avenir que nous offrent les impétrants candidats à la magistrature (rien que ces quelques mots nous confirment dans le sens d’une professionnalisation de l’électeur qui se doit de posséder un minimum de vocabulaire adéquat.)

    Dans le temps, on regardait la photo du candidat et s’il avait une bonne tête, on lui faisait confiance.
    Mais des décennies de mensonges et de trahisons nous ont appris la méfiance la plus sordide.
    Dans le temps, Ségolène, pour peu qu’elle eut été un homme, aurait attiré un maximum de confiance aveugle et béate.
    Sarkozy, lui-même, sous son meilleur profil nous eut plu et nous aurions éprouvé des pincements de cœur à l’ide d’avoir à choisir entre les deux, nous aurions probablement demandé à ces deux jouvenceaux de s’unir pour former un couple présidentiel !
    Tandis que Le Pen, avec son œil torve et sa lippe dédaigneuse aurait retenu la juste vindicte du bon peuple face à une telle sale gueule !

    Seulement voilà !
    L’électeur, cet autodidacte benoît et lent, tout pataud et ignare (à première vue) ne semble plus se contenter de l’air des mines. No, au contraire, il réclame, que dis-je, il exige que les candidats s’engagent et prouvent par des algorithmes économiques que leurs engagements pourront être tenus et non rester à l’état de simples vœux pieux.

    Du coup, Ségolène promet du charbon aux bougnats, des poissons aux halieutes et des carottes aux ânes.
    Sarko, en appelle à Jaurès et chante avec Trenet : « mon petit cœur fait Blum ! »
    Jean-Marie, quant à lui, évite de montrer trop sa tronche et laisse à la marine le soin de tenir place sur le canapé de la télé.
    L’électeur, consciencieux et laborieux, ne rate pas une occasion de s’instruire et se coltine courageusement toutes les émissions politiques afin de remplir, le moment venu, son rôle avec scrupule.
    Hélas, il n’entend que bavardages et ragots, tous ces débats ne sont que mystification et poudre aux yeux.
    Pas un seul candidat pour affirmer :
    Je m’engage par écrit sur le programme suivant : -------------
    Et je reconnais par la présente, le droit pour le peuple de me chasser à coup de pieds au cul si dans les six mois je n’ai pas accompli les engagements suivants : -------------
    J’accepte solennellement de prendre ma charge avec la clause de révocation ‘ad nutum’ si je faillis à quelque moment que ce soit de mon mandat.
    Je m’engage à respecter le droit de ma patrie en qualité de citoyen au même titre que tous les autres citoyens de ce pays et à me présenter immédiatement et sans autre prérogative ni tergiversation à toute convocation d’un juge.
    Je m’engage à publier ma fortune personnelle devant un expert comptable avant et après mon mandat et reconnaît au peuple et à ses représentants un droit de contrôle sur les dépenses que j’engagerai au nom de l’état.
    Je m’engage enfin, à ne pas prendre de décision fondamentale sans passer par un référendum et j’accepte l’augure de me voir foutu à la porte si jamais je ne respecte pas la décision du peuple.
    Vive la France, les Françaises et les Français.

    Voilà, là, au moins, la patrie aurait un sens, à moins, bien entendu, que les élus du parlement européen ne prennent les mêmes engagements ….. D’ailleurs, il suffirait que les chefs de tous les états de tous les pays suivent les mêmes préceptes et nous nous sentirions citoyens du monde, comme le réclame les apatrides et autres traîne savates !!!!!