Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

attardé

  • Retraite de Russie ? aux flambeaux ? non, retraite des vieux cons et Roselyne toute nue dans le tiroir de la commode !

     

     



    Merveilleuse histoire

    de retraite à la con

    L’aventure exotique commence en septembre 2006 quand je demande mon relevé de carrière à la CNAV en pévision d’une retraite paisible au premier juillet 2009.

    A cette époque, la caisse de retraite de base (sécurité sociale) m’envoie balader en me demandant de les rappeler dans les deux ans précédents mon départ en retraite.

    La caisse de retraite du régime complémentaire (à l’époque la CICAS du Calvados) m’envoie un dossier à compléter.

    Dossier truffé d’erreurs et d’omissions.

    A charge, pour moi de boucher les trous et prouver par des documents 'ad hoc'  mon  bon droit.

    Je m’exécute, mais non sans mal car j’ai pas mal bourlingué aux quatre coins du monde et sous différents statuts (ETAM, puis CADRE, puis expatrié en Afrique, puis profession libérale pour finir à nouveau et enfin comme salarié CADRE en France).

    Ce qui explique que malgré mes efforts, je laisse quelques cases vierges.

    Heureusement, nous avions conservé tous les dossiers. Seule anicroche, mes deux années en Libye pour lesquelles il s’avère impossible de remettre la main sur les bulletins de salaires.

    Le 25 octobre 2007, je rencontre une conseillère de la caisse de retraite REUNICA qui s’est emparée de mon dossier et avec qui je dois en discuter.

    J’apporte, à cette occasion, un énorme sac plein de tous mes documents, attestations, relevés …

    La charmante conseillère prend note de mes corrections et de mes compléments d’informations et me demande de lui confier mes originaux pour en faire des photocopies, tranquillement, une fois rentrée à son bureau de Caen.

    Quelques amis aînés m’avaient bien prévenu de ne jamais confier aucun document d’aucune sorte à qui que ce soit de l’autre côté de notre monde de travailleurs.

    « Je vais faire les photocopies moi-même et vous les envoyer » lui dis-je.

    « Vous n’avez pas confiance en moi ? » s’offusque la gentille dame …

    « Oh si, madame, toute confiance en vous, mais aucune dans le destin et il suffirait qu’en sortant de cette entretien il vous arrive, ce que je ne vous souhaite pas, un accident pour que mes originaux disparaissent à jamais dans la nature ; alors, vous comprendrez que je préfère prendre ce risque moi-même, ainsi je suis certain de ne jamais rien avoir à vous reprocher ! »

    Mon travail trouve sa première récompense, première étape vers la fin de tout, je reçois en février 2008 une première évaluation de retraite complémentaire (ETAM et CADRE ou, si vous préférez, ARRCO et AGIRC).

    Certes, le relevé est encore plein d’omissions et d’imprécisions, mais ça me laisse le temps d’y travailler.

    Ce qui m’inquiète, c’est plutôt mon relevé de carrière de la sécu qui, lui, est tout aussi incomplet mais pour lequel il semble que rien ne puisse être entrepris.

    Début 2009, toujours inquiet du temps qui passe, je demande à la CRAM un rendez-vous pour préparer mon départ vers le paradis tant espéré.

    « Rappelez-nous début avril car nous ne recevons les candidats à la retraite que trois mois avant l’échéance. »

    Le 5 mars 2009, je reçois mon relevé de carrière sécu que j’avais déjà eu l’occasion de consulter sur internet sur le site CNAV, relevé qui n’a pas bougé depuis 2007 et qui contient de très nombreux trous.

    Le 3 avril 2009, je suis enfin reçu par un conseiller de l’assurance retraite : M. Gégory B. dans les locaux de la CPAM à Honfleur.

    Je sors de cet entretien avec une indicible impression d’entourloupe, un pressentiment de mauvais présage, une certitude d’avoir eu à faire à un camelot me faisant le coup du bonneteau.

    « Tiens, tu vois ton trimestre ? Hop, je le mets à droite, je le passe à gauche, au milieu et zoup ! il a disparu !! »

    « Ah non, monsieur, on ne peut pas vous valoriser plus de quatre trimestres pour une année même si vous en avez cotisés six. »

    « Par contre, vous voyez, là, vous n’avez cotisé qu’un seul trimestre à votre caisse de profession libérale. »

    « Ah non, monsieur, on ne peut rien pour vous, faut voir avec votre caisse de retraite des professions libérales ! »

    « Là, vous voyez, je ne peux pas vous valider car vous dites que vous étiez en Afrique et vous n’en n’apportez pas la preuve. »

    Moi :

    « Mais regardez, sur mon relevé ARRCO – AGIRC, j’ai bien la valeur des points correspondants à ces deux années, alors comment se fait-il que vous n’ayez rien ? »

    Lui :

    « Ah monsieur, ce sont les caisses complémentaires, elles ont leurs informations, nous avons les nôtres. D’ailleurs, les contrats à l’étranger ne comptent pas pour la retraite de base, pour compenser cette carence, les employeurs vous font cotiser plus à l’ARRCO, ce qui compense votre manque à gagner à l’assurance vieillesse. Alors n’espérez pas trop de ce côté-là. »

    « Et puis pour le service militaire, faudra aussi en apporter la preuve, votre livret militaire, par exemple … »

    Moi :

    « Mais je l’ai perdu ! »

    Lui :

    « Alors il va falloir demander, à cette adresse, un relevé de situation militaire si vous voulez qu’on valide vos trimestres ….. le problème, c’est que ça va prendre du temps ! »

    Et là, je le regarde se délecter de ce contretemps qui va me foirer mon dossier en terme de dates.

    Bref, il reste sur ses positions, à moi d’apporter des preuves et encore des preuves …..

    Il doit s’apercevoir de ma déconfiture car il fait un effort pour me réconforter :

    « Ecoutez, si vous apportez les preuves de vos activités, vous passerez de 143 trimestres à 158, il ne vous en manquera que 3 pour une retraite à taux plein, si vous voulez, je peux écrire au pôle emploi pour qu’ils vous maintiennent au chômage jusqu’à juin 2010 pour que vous acquériez les trois trimestres qui vous manquent ? »

    Et je suis tombé presque tout entier dans le piège …. Mais son attitude ayant éveillé ma méfiance au plus haut point, je lui demande :

    « Mais si le pôle emploi refuse ? ou si le taux d’indemnisation est ridicule ? »

    Lui :

    « Vous pouvez demander votre retraite à tout moment. »

    Après cet entretien, les évènements vont se précipiter tout en prenant tout leur temps. C'est-à-dire que je vais m’activer comme un diable pendant que le conseiller B. va s’évertuer de temporiser au maximum.

    Sitôt rentré, j’écris à l’adresse donnée pour le relevé de situation militaire, puis je me jette sur mon ordinateur pour chercher via internet comment je peux retrouver des adresses des sociétés pour lesquelles j’ai travaillé et dont j’ai perdu les attestations ….

    Dès le 5 avril, j’envoi un message électronique à la caisse de retraite des Français à l’étranger et le 7 avril, je conclus un courrier électronique, adressé à M. B., par ces mots :

    «

    J'ai écrit à la CRE et à la CBTP pour obtenir des éclaircissements sur mes années d'expatriation 1975 et 1976

    Si j'avais des trimestres pour ces deux années, cela me ferait 160 T

    Sinon, je reste à 154.

    Que dois-je faire ?

    En effet, je dois remplir des demandes de retraites auprès de l'IRCANTEC de la CIPAV, de l’ARRCO et l'AGRIC mais si vous me maintenez au chômage auprès de l'ASSEDIC, je ne dois pas pouvoir faire ces demandes ?

    J'avoue que je suis un peu paumé !

    Merci de votre conseil.

    Cordialement 

    »

    Courrier qui restera définitivement sans réponse.

    Le 4 mai 2009, je reçois enfin une bonne nouvelle par mail :

    « Nous vous informons que selon le décret 82-268 du 21 juillet 1982,  le régime général de la Sécurité Sociale apprécie la durée d'assurance en tenant compte des période d'emploi effectuées à l'étranger avant le 1er avril 1983, même si elles n'ont pas donné lieu à un rachat de cotisations vieillesse ( périodes dites équivalences). »

    Je m’empresse de transmettre ce courrier à M. B. qui s’en fout comme de sa première serpillière.

    Mais je borde mon dossier en doublant ce courrier électronique d’un courrier postal.

    Je relance le sieur B. par mail et infructueusement aussi par téléphone car le numéro qu’il m’a donné est un numéro qui ne répond jamais, exactement comme la caisse de retraite des professions libérales..

    Je lui écris le 21 mai pour l’informer d’un questionnaire du pôle emploi ….. il sourit, silencieusement !

    Le 25 mai, je lui confirme l’envoi par courrier postal d’un certain nombre de documents qu’il m’avait réclamé.

    Un grand silence suit ces communications.

    Le 30 mai, je le relance sans succès.

    Début juin 2009.

    J’adresse le 4 juin, sans grande conviction, un dernier mail à M. B. :

    « Je viens de consulter ma position sur le site du pôle emploi :

    Il ne me reste que 30 jours de droits.

    D'autrte part, ils me demandent de remplir une reconstitution de carrière …. ?

    Je reste très inquiet pour le mois prochain. »

    Face à cet obsédant silence, je finis par prendre mon téléphone et appeler le numéro du serveur de la CRAM.

    La personne que j’ai au bout du fil me confirme que mes courriers et courriels sont bien parvenus à la CRAM et que si M. B. ne répond pas c’est qu’il n’y a pas urgence.

    Et pour cause !

    J’apprendrai, en effet, un peu plus tard (mais je vous le narrerai), que M. B. à adressé un avis au pôle emploi et à mes caisses de retraites complémentaires selon lequel je demande ma retraite en Janvier 2010.

    Même sans être au courant de cette forfaiture, je râle grave au téléphone et je demande à ce que mon dossier soit transmis à un ou une conseillère qui aie la décence et la politesse de répondre à mes courriers, courriels et ou appels téléphoniques.

    Devant ma colère, mon interlocuteur finit pas se décider à alerter la supérieure hiérarchique de M. B., Madame Ba..

    J’ai à peine raccroché que le téléphone sonne. C’est M. B. !

    Pour une surprise …..

    Oui, il a bien reçu mes documents, mais il est débordé ….

    Bon, tout va bien, il me confirme 159 trimestres validés et il attend mes instructions quant à ma décision de rester au chômage ou de faire valoir mes droits à la retraite au premier juillet !

    Toujours cette obsession de me faire traîner au chômage …. Je commence à me dire que mes suspicions d’entourloupe ne relèvent pas de la paranoïa.

    Mais, c’est vrai, je ne sais plus quoi faire.

    Je lambine, à mon tour, sur mon dossier en me demandant ce que je pourrais bien entreprendre pour faire avancer le curseur ?

    Je remplis les questionnaires du pôle emploi, j’y joins les pièces demandées ….. j’attends le retour ….

    Mon dossier est dans une impasse, plus rien ne bouge, je suis enlisé dans une espèce de gadoue virtuelle, prisonnier d’informations que je ne détiens pas, recroquevillé dans ma torpeur inconsciente d’inutilité terrestre ….

    Ca doit être ça qui fait d’un homme un retraité, un corps et un esprit mort, sans but, sans plus personne à qui demander et rendre des comptes, un dossier administratif en attente de prise en charge, un individu réformé en ectoplasme tributaire de l’assurance vieillesse, grande nébuleuse sans visage qui pose des questions, demande des preuves écrites mais ne répond jamais à vos interrogations.

    Enfin, le courrier du pôle emploi arrive, le 10 juillet 2009, un vendredi.

    Il a mis dix jours pour me parvenir.

    Ce courrier m’informe que j’ai droit à une ASS (Allocation de Solidarité Sociale) s’élevant à 14 euros par jour, soit environ 420 euros par mois.

    Oui, je sais, grand nombre de nos concitoyens vivent avec ce pourboire mensuel.

    Ils survivent, plutôt et ne se plaignent guère, ils font avec et entreprennent parallèlement de grands projets littéraires, ou picturaux, ou autres.

    Mais je n'ai pas travaillé toute ma vie pour finir mendiant de la société. Mes droits à la retraite, je les ai dûment acquis, je ne les ai pas volés et ce n’est pas parce qu’un conseiller jaloux et pervers veut m’en priver que je ne vais rien dire !

    J’attends le lundi et je me rends à l’agence du pôle emploi pour en avoir le cœur net et m’assurer qu’il n’y a pas erreur.

    La dame du pôle emploi :

    « Oui, monsieur, non, il n’y a pas de doutes, c’est bien une ASS à 14 euros par jour, faudra être économe. C’est dur pour tout le monde, vous savez ! »

    Enfin, le 15 juillet 2009, je poste en même temps toutes mes demandes de retraite.

    A la CRAM, à l’IRCANTEC, à la CIPAV, mais pas à la principale, la complémentaire REUNICA car elle me demande une pièce dont je ne comprends pas l’utilité. Aussi, avant de fermer l’enveloppe, je les appelle pour obtenir plus de précisions ….

    Et c’est là que je tombe sur le cul !

    La REUNICA n’a plus mon dossier. Il est désormais et depuis le 14 juillet 2009 entre les mains de la caisse de retraite VAUBAN HUMANIS.

    Je suis là, comme un con, devant mes dossiers, mes courriers, mes attestations, mes relevés, mes photocopies, mes doutes, mes craintes, mes espoirs, mes déceptions, et cette rage qui monte, sourdement, cette rage d’être traité comme un pauvre type par tous ces organismes qui se foutent de la gueule du monde, ces fonctionnaires attardés et vicelards dont la principale préoccupation est de mettre les autres, ceux, précisément dont ils ont la charge, dans la merde !

    Faut dire que nous sommes le 28 août quand j’écris ça et que ça ne s’est pas arrangé, depuis !

    Ravalant ma rage et rassemblant mon courage dans mes deux mains, tremblantes encore du coup d’adrénaline qui vient de me parcourir les neurones …. Je chope le téléphone et je compose le numéro de la caisse VAUBAN HUMANIS.

    La jeune femme est surprise, très surprise !

    Elle ne me connaît pas, elle va regarder … N° de sécurité sociale, nom, prénom, domicile … tralalala …

    « AH ! oui, effectivement, votre dossier nous a été transmis électroniquement, mais pas les documents. D’ailleurs, je ne comprends pas votre fébrilité …. Vous avez demandé votre retraite au premier janvier 2010 … y’a pas l’feu au lac …. »

    J’avale ma salive, je me touche le coude, je regarde en bas, en haut, à droite …. Je me décontracte le cou, je ravale ma salive ….. et puis je crache :

    « Mais d’où diable tenez-vous cette information ? »

    Elle :

    « Ben c’est dans le dossier qui nous a été transmis par la REUNICA qui doit la tenir (l’information) de votre caisse de retraite de la sécurité sociale ! » (j’ai eu confirmation de cette procédure depuis …)

    Moi :

    « Eh bien c’est une erreur, une désopilante et désolante erreur, j’ai justement le dossier de la REUNICA sur ma table de travail et j’étais en train de le remplir pour une demande de retraite au 1er juillet et c’est comme ça que j’ai appris que c’était avec vous que je devais désormais composer, mais je souhaite prendre ma retraite au 1er juillet 2009, pas en 2010 ! »

    Elle :

    « Bien, monsieur, j’en prends note et je vais me renseigner auprès de notre service juridique pour voir ce que nous pouvons faire …. »

    Moi :

    « Comment ça ce que vous pouvez faire ………… pour quoi ? »

    Elle :

    « Mais pour prendre en compte votre dossier et changer votre date de prise en charge. »

    Je marque un silence égaré ….. est-ce possible ? tout ceci est-il réel ? un rêve ? un cauchemar ?

    Je deviens liquide et livide.

    D’une voix tremblotante je parviens à demander :

    « Dans combien de temps pensez-vous me donner votre réponse ? »

    Elle, d’une voix claironnante :

    « Ah ça, monsieur, je n’en sais rien ! »

    Moi :

    « Madame, je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse, mais nous sommes le 15 juillet 2009, j’apprends, aujourd’hui, que mon dossier de retraite complémentaire vient de changer de caisse alors que je demande une prise en charge au 1er juillet, ce qui signifie que j’aurais aucune source de revenu à la fin du mois et que les délais de traitement dans les caisses risquent de se poursuivre, en pleine période de vacances jusqu’à la fin août au mieux et au-delà plus vraisemblablement …. Alors, vous comprendrez que votre réponse ne me satisfait pas.

    Je ne vous demande pas un date précise, je vous demande une indication, une date à laquelle, sans réponse de votre part, je vous relancerai … »

    Elle :

    « Oui, je vous comprends bien, mais je peux pas vous répondre, je ne sais même pas si nous sommes vraiment en mesure de traiter votre dossier, seul notre service juridique peut répondre et ils n’ont pas que ça comme dossiers … »

    Moi :

    « Très bien, madame, je vous appellerai tous les jours, deux fois par jour, le matin et l’après-midi jusqu’à ce que j’ai ma réponse. »

    Elle, beaucoup moins claironnante :

    « Mais vous ne pouvez pas faire ça ! »

    Moi :

    «  »

    Elle :

    « Bon, écoutez, je vous rappelle demain matin sans faute pour vous donner des nouvelles. »

    Moi :

    « Très bien, madame ! À demain, donc. »

    Le lendemain, la dame a appelé, m’a confirmé que VAUBAN prenait bien en charge mon dossier à la date du 1er juillet et m’a demandé leur envoyer les documents que j’avais préparés à l’attention de REUNICA. Ce que j’ai fait prestement.

    Deux jours plus tard, je recevais une lettre de la CRAM me demandant de valider officiellement ma demande de départ à la retraite au 1er juillet 2009, accompagnée d’une proposition de valorisation de ma retraite à signer pour acceptation ‘définitive’.

    Voilà !

    Nous sommes le 28 août 2009 et je n’ai plus eu de nouvelles de personne depuis ce dernier entretien téléphonique et ce courrier péremptoire de la CRAM.

    J’ai adressé un ultime message électronique à M. B. le 27 août et puis je me suis mis à la rédaction de ce triste texte.

    Je vais attendre la fin du mois ….. et je vais certainement me mettre très en colère !

    A suivre ….. peut-être !